Fred Lebrasseur

CLH: Quel sonorité représente l’image sonore d’EMIQ?

Fred: J’entend un long son très dense en fréquence qui alterne avec des sons petits, variés et touffus.

CLH: Quel approche artistique fait l’identité du EMIQ?

Fred: l’ÉMIQ, fut créé par Rémy Bélanger de Beauport qui depuis, dirige l’organisation organique.
Son ouverture d’esprit et son désir de partager son art, comme de partager avec les divers types de musicien·nes, influence l’ensemble.
Des musicien·nes professionnels de la musique expérimental (ou improvisé, avangarde, actuelle…) comme des musicien·nes de classique, jazz, pop, rock qui ici s’exprime autrement. Ou encore des musicothérapeutes, des musicien·nes non professionnels qui jouent comme passe-temps ou même des enfants. Le tout basé sur l’improvisation et à géométrie très variable, de 5 à 35 personnes.

CLH: Est l’EMIQ un collectif?

Fred: On pourrait dire que oui. Rémy à presque toujours pris les rênes de l’ÉMIQ parce que quelqu’un devait le faire. Et il le fait si bien par la confiance que nous avons en lui, qu’il continue de le faire.

CLH: Quel bruit est typique pour Quebec?

Fred: Pour moi c’est le son de la grande cheminée (à gauche sur l’image) de l’usine la Daishowa inc ou Papiers White Birch.
Elle sonne comme un didgeridoo géant. On peut entendre sa note très grave, à des kilomètres, à l’intérieur d’un studio d’enregistrement!

CLH: La géographie et la societé içi, sont ils important pour la musique d’EMIQ?

Fred: C’est difficile à quantifier mais je suis sûr que oui. Les artistes de tous les arts s’influencent et s’inspirent entre eux.
Donc inévitablement l’architecture. Mais aussi l’environnement, l’hiver froid et très lumineux, la proximité du fleuve, une ville mais aussi de grands parcs comme les Plaines d’Abraham et…
Et le fait que divers gens de divers rangs sociaux (musicalement parlant) se rencontrent. Il y a beaucoup moins d’influence hiérarchique ici, qu’en Europe, par exemple.

CLH: Est l´activité d’EMIQ importante pour Quebec?

Fred: Je trouve que oui. Car en tout, je pense qu’il y a eu une cinquantaine de participant·es à l’ÉMIQ.
Déjà, juste pour nous qui y jouons c’est très important, ca nous permet un espace ludique pour converser, expérimenter et croiser nos chemins.
De plus, l’ÉMIQ ouvre beaucoup de portes aux nouveaux musicien·nes, leur donnant de l’expérience, une vitrine et des outils en improvisation.
Et aussi, le paysage artistique de Québec en est que enrichie par cette diversité sonore comme humaine.

CLH: L’audience ici, est-il différente d’autres audiences de la musique improvisée?

Fred: Difficile à dire, bien sûr si on compare à Montréal, il y a moins de population dans la ville de Québec mais il y a sûrement moins d’évènements d’improvisations.
Je pense que ca ressemble aussi, dans le sens que c’est un mélange d’habitué de la musique expérimentale et de quelques curieux·ses néophytes mais ouvert d’esprit.

CLH: Est ce qu’il y a un rapport entre la musique d’EMIQ et la liberté?

Fred: Oui. Je trouve que le fait que plein de monde de divers horizons crées ensemble, ça donne beaucoup de liberté.
Aussi Rémi, qui est notre „guide·s“ essaye de respecter les envie de liberté de chacun de nous.
Pour sûr, moi je me sens très libre.

CLH: S’il fallait supprimer un de ces trois termes, c’était lequel pour toi?

Fred: Composition. Improvisation. Concept.
Surement „Composition“ meme si pour moi l’improvisation c’est de la composition en instantané.
Car ensemble on parle plus d’improvisation et de concept.

CLH: Qu’est-ce qui rassemble les improvisateur·ices et qu’est-ce qui les divise.

Fred: La liberté qu’offre l’ÉMIQ, ce désir de s’exprimer dans la spontanéité, entre créateur·ices de tout acabit nous rassemble.
Avec l’ÉMIQ nous somme libre d’aller jouer ou pas, on pourrait dire que ce qui nous divise, ce sont nos horaires ou juste si ça nous tente pas de jouer un soir?
Avec l’ÉMIQ je ne sens pas trop de divisions.
Avec d’autres ensembles, peut-être que les choix d’esthétique ou les façon d’improviser, divise les joueur·euses.
Certains ne jouent qu’avec ceux qui connaissent extrêmement bien le langage jazz, d’autres ne jouent qu’avec les bruitistes et ainsi de suite.

CLH: Quel est ton bruit ou son favori?

Fred: Quand la radio n’arrive pas à syntoniser qu’un seul poste mais en mixe 2 a la fois.
Ça crée de la musique magnifique.

CLH: Ta note favori/une note speciale pour toi

Fred: la „Brown note“

CLH: ton interval favori / un interval special

Fred: l’interval entre 2 silences, un par rapport à l’autre.
Un silence radio et un silence de mort.