Tom Jacques

CLH : Comment définirais-tu la sonorité du Grill ?

Tom : Pas facile à dire… Mais en douze ans, j’ai remarqué un consensus qui s’est formé : on essaie de ne pas jouer trop fort. Le GGRIL oscille entre excitation et calme, avec une touche de folie. Il y a une écoute attentive entre les musicien·nes, un désir de jouer en douceur et de respecter les instruments acoustiques, même si ce n’est pas toujours évident.

CLH : Le GGRIL est un collectif ?

Tom : Oui, mais avec un fonctionnement chaotique, ou disons… anarchique bien organisé. Il y a des consignes, mais elles peuvent être ignorées. Il n’y a pas de hiérarchie rigide, chacun trouve naturellement sa place. C’est un peu comme une famille, mais une famille déconstruite. Certains prennent plus de place, que ce soit en musique ou dans l’organisation.

CLH : Quelles sonorités sont typiques de Rimouski ?

Tom : Pour moi, c’est la neige. Quand il y a de grosses accumulations, elle absorbe le son et transforme complètement l’acoustique. C’est unique.

CLH : La géographie et la société de Rimouski influencent-elles ta musique ?

Tom : Pour le GGRIL, je ne sais pas. Mais moi, personnellement, comme il n’y a pas trop de distractions ici, ça me permet de me concentrer sur mon art.

CLH : Le GGRIL a-t-il un impact sur Rimouski ?

Tom : Oui, c’est un acteur·ices clé dans la diffusion des musiques nouvelles et expérimentales, surtout pour les jeune·s musicien·nes. Il permet aussi d’amener des artistes du monde entier ici, ce qui est rare pour une ville de cette taille au Québec. Sans le GGRIL, l’accès à ces musiques serait bien plus limité.

CLH : Le public de Rimouski est-il différent de celui d’autres scènes d’improvisation ?

Tom : Il y a une audience d’artistes, comme partout. Mais ici, on a aussi des gens qui viennent par hasard : ils connaissent quelqu’un dans le groupe, ils ont vu une affiche intrigante, ou on les a croisés au bar. Comme il y a moins d’événements qu’en grande ville, les occasions de découvrir ce type de musique sont plus naturelles.

CLH : Y a-t-il un lien entre la musique du GGRIL et la liberté ?

Tom : Je crois que oui. Personnellement, je me sens très libre en jouant avec le groupe. Personne ne dit à personne comment jouer, sauf peut-être pour des questions de volume.

CLH : Si tu devais supprimer un des trois termes – composition, improvisation, concept – lequel choisirais-tu ?

Tom : Composition. L’essence du GGRIL, c’est l’improvisation. C’est comme ça qu’on a commencé.

CLH : Qu’est-ce qui rassemble et divise les improvisateur·ices ?

Tom : Les instruments acoustiques nous obligent à écouter, et ça, ça unit. Ce qui peut diviser, c’est le manque de projets.

CLH : Quel est ton bruit ou son favori ?

Tom : J’aime la diversité des sons, mais honnêtement, tous les sons me tapent sur les nerfs à un moment donné ! (rires) Si je devais en choisir un, peut-être le chant des grives.

CLH : Ta note favorite ?

Tom : Aucune.

CLH : Ton intervalle favori ?

Tom : Les intervalles microtonaux me touchent plus.

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