CLH : Est-ce qu’il y a une image sonore typique du SuperMusique. ? On pourrait reconnaître le son ?
Joane : C’est difficile à dire. L’ensemble, c’est beaucoup Danielle et moi – c’est nous qui choisissons les instrumentistes. Les projets sont variés, et comme c’est une formation à géométrie variable, ce ne sont jamais tout à fait les mêmes instrumentistes. Peut-être qu’on reconnaît certains sons individuels, mais il n’y a pas un son unifié de SuperMusique. Ce qui me manque parfois, c’est une fierté chez les musicien·nes d’être membre de l’ESM. Le sentiment d’appartenance est difficile à solidifier.
CLH : Qui décide qui fait partie de cette « pool » de musicien·nes ?
Joane : Danielle et moi. Parfois avec le ou la chef·fe d’un projet. Mais généralement, c’est nous qui choisissons, en fonction des besoins du projet. On adapte l’ensemble selon les envies du ou de la compositrice.
CLH : Tu dirais qu’il y a une identité artistique de SuperMusique ?
Joane : Oui, je dirais qu’il y a une attitude, une façon de faire. On travaille beaucoup en collaboration : chef·fe, compositeur·rice, interprètes ont des rôles équivalents. C’est plus long, mais ça donne une vraie liberté artistique.
CLH : Y a-t-il quand même un sentiment de communauté dans les moments de création ?
Joane : Oui, SuperMusique a contribué à créer une communauté autour de la musique improvisée à Montréal. On a été un vecteur important – avec mercredimusics, les Mardis Spaghetti, le GRRIL… Même si ça n’a pas créé un son commun, ça a renforcé les liens. Et on demande aux compositeur·rices de travailler avec cette communauté.
CLH : Y a-t-il un son typique de Montréal pour toi ?
Joane : Le moineau. Cet oiseau qui chante un peu mal. Chaque fois que je reviens à Montréal, je l’entends, c’est comme pour moi une signature sonore de la ville.
CLH : Et la géographie ou la société de Montréal, influencent-elles votre musique ?
Joane : Oui, absolument. Montréal a permis à cette musique d’exister – avec les soutiens publics, les loyers longtemps abordables. C’était possible d’y rester sans être riche. C’est en train de changer, mais ça a beaucoup compté.
CLH : Est-ce que votre activité est importante pour la ville ?
Joane : Je crois que oui, mais ce n’est pas vraiment reconnu. On n’est pas valorisé, on ne fait pas partie des références officielles de la culture québécoise. C’est un peu triste. À l’étranger, on est parfois plus connu qu’ici.
CLH : Le public à Montréal, est-il différent d’ailleurs ?
Joane : C’est un petit public, fidèle. Walter Boudreau disait qu’on a environ 5000 mélomanes à Montréal pour la musique contemporaine, électroacoustique, improvisée. C’est peu, et c’est un peu les mêmes qui vont à tous les concerts.
CLH : Y a-t-il un lien entre votre musique et la liberté ?
Joane : Oui. J’aime travailler en co-création, où les musicien·nes peuvent vraiment s’exprimer avec leur propre langage. En impro, on ne dit pas aux autres quoi faire. Mais il faut faire attention à ne pas écraser la liberté des autres. C’est un équilibre précieux.
CLH : S’il fallait supprimer un de ces trois termes : composition, concept, improvisation — ce serait lequel ?
Joane : Je garderais composition et improvisation. Je supprimerais le concept.
CLH : Qu’est-ce qui rassemble les improvisateur·rices — et qu’est-ce qui les divise ?
Joane : C’est comme dans la vie : on ne veut pas dîner avec tout le monde. On peut ne pas aimer improviser avec quelqu’un, puis ça peut changer. Il y a peu d’écoles distinctes à Montréal en ce moment, on est plutôt dans une grande vague commune. Et ça reste très instinctif.
CLH : Et ton son ou bruit préféré en ce moment ?
Joane : Les sons vocaux, les bruits de bouche. J’ai même fondé une chorale qui travaille avec ce type de sons.
CLH : Une note spéciale pour toi ?
Joane : Je joue du sax alto et je suis aussi altiste avec la voix. Tout ce qui est dans cette tessiture résonne avec moi.
CLH : Et un intervalle préféré ?
Joane : Le ton. J’aime beaucoup la grande seconde. J’adore quand deux voix ou instruments chantent à un ton de distance.
L’Ensemble SuperMusique est un ensemble unique basé à Montréal, dédié à la musique actuelle, expérimentale et à l’improvisation libre. Fondé par Danielle Palardy Roger et Joane Hétu, il occupe une place centrale sur la scène de l’improvisation au Canada.
SuperMusique réunit des musicien·ne·s de générations et d’horizons variés – souvent avec des instruments préparés ou inventés –, toujours dans une approche ouverte et exploratoire du son. Le travail artistique navigue entre concepts composés et improvisation spontanée, avec une attention particulière portée à la collectivité, au risque et à la diversité des timbres.
À travers ses projets, résidences et concerts, SuperMusique crée un espace pour de nouvelles formes de création musicale – brute, vivante, imprévisible.
Les musicien·ne·s pour chaque projet sont choisi·e·s par Joane Hétu et Danielle P. Roger, en échange avec les compositeur·rice·s, à partir d’un pool d’interprètes improvisateur·rice·s. Les conditions de travail sont toujours professionnelles, c’est-à-dire que les participant·e·s sont toujours rémunéré·e·s.
Das Ensemble SuperMusique ist ein einzigartiges Musikensemble aus Montréal, das sich der zeitgenössischen, experimentellen Musik und der improvisierten Klangkunst widmet. Seit seiner Gründung durch Danielle Palardy Roger und Joane Hétu ist es ein zentraler Akteur der kanadischen Improvisationsszene.
SuperMusique bringt Musiker_innen aus verschiedenen Generationen und stilistischen Hintergründen zusammen – oft mit präparierten oder selbstentwickelten Instrumenten, immer mit einem offenen, forschenden Zugang zum Klang. Die künstlerische Arbeit bewegt sich zwischen komponierten Konzepten und freier Improvisation, mit besonderem Fokus auf Kollektivität, Risikobereitschaft und klangliche Vielfalt.
Durch Projekte, Residenzen und Konzerte schafft SuperMusique einen Raum für neue Formen des Musikschaffens – roh, lebendig, unvorhersehbar.
Die Musiker_innen für jedes Projekt werden von Joane Hétu und Danielle P. Roger im Austausch mit den Komponierenden aus einem Pool von improvisierenden Interpret_innen ausgewählt. Die Arbeitsbedingungen sind stets professionell, das heißt die Beteiligten werden immer bezahlt.
Interviews:
Danielle Palardy Roger
CLH: Welche Klangfarbe oder welches Klangbild ist typisch für SuperMusique? Gibt es eine erkennbare klangliche Handschrift?
Danielle: Ja, ich denke, man kann sagen, dass es eine klare Klangidentität gibt. SuperMusique ist einzigartig in Montréal – wir sind das einzige Ensemble, das sich der Improvisation und der aktuellen Musik widmet. Was besonders auffällt, ist die Vielfalt der Instrumente – viele Musiker_innen arbeiten mit präparierten oder selbst entwickelten Instrumenten. Es gibt eine ständige klangliche Forschung. Mehr als die Hälfte des Ensembles ist in dieser Erforschung „unsauberer“ Klänge aktiv – ganz im Gegensatz zu klassischen zeitgenössischen Ensembles.
Und dann ist da die starke Präsenz von Frauen. Von Beginn an haben wir im Ensemble immer auf Parität geachtet.
Und natürlich: der zentrale Stellenwert der Improvisation – rohe Improvisation, ähnlich dem, was man aus den USA oder Europa kennt. Das ist unser Sound.
CLH: Würdest du eine Aufnahme von SuperMusique wiedererkennen?
Danielle: Ja, wegen der Klangfarben, der Musiker_innen und auch wegen des Grooves. Es ist ein Ensemble mit Kraft, das keine Angst hat zu grooven – und das unterscheidet uns von anderen Gruppen hier.
CLH: Warum hast du das Ensemble gegründet?
Danielle: Ich habe es 1998 gegründet. Davor gab es WonderBrass – eine Frauengruppe – und dann Les Poules. Als diese Projekte aufhörten, hat mir etwas gefehlt. Ich wollte ein großes Ensemble gründen, um unsere Musik weiterzuführen. Beim ersten Konzert waren wir zu zehnt. Danach ist Joane dazugestoßen, und wir haben das gemeinsam aufgebaut.
CLH: Gibt es bei SuperMusique einen kollektiven oder gemeinschaftlichen Geist?
Danielle: Das Ensemble SuperMusique ist die Musik. SuperMusique Production ist die Organisation – Verwaltung, Struktur, Förderanträge. Beides gehört zusammen, ist aber voneinander getrennt.
Im Ensemble hat jedes Projekt eine künstlerische Leitung, meistens von Joane und mir gemeinsam getragen. Aber wir versuchen immer, die Ideen aller einzubinden. Auch wenn wir leiten, wollen wir, dass sich jede Person als schöpferisch erlebt. Es ist keine Hierarchie von oben nach unten, sondern eine geteilte Leitung. Wir sind kein Kollektiv im strengen Sinn, aber manchmal fühlt es sich so an.
CLH: Spiegelt sich die Geografie oder Gesellschaft Montréals in eurer Musik?
Danielle: Im Jahr 2000 haben wir ein Projekt über den Fluss und die Nebenflüsse gemacht – das hat unseren Klang beeinflusst. Heute ist das diffuser. Montréal ist eine ruhige, aber komplexe Stadt. Diese Stadt ist in uns. Sie ist dicht, urban – und ich bin das auch. Das prägt unsere klangliche Dichte. Ich würde sagen: Unsere Musik ist urban, aber nicht unbedingt „montréalisch“.
CLH: Ist eure Arbeit wichtig für Montréal?
Danielle: Absolut. Seit über 40 Jahren präsentieren wir aktuelle Musik, Improvisation, Geräusch, Vielfalt der Instrumente und der Menschen sowie Künstler_innen. Wir waren die Ersten, die das auch vor Institutionen vertreten haben. Und selbst wenn man uns heute manchmal als „die Unruhestifter_innen“ des Netzwerks Vivier betrachtet – es ist wichtig, dass wir existieren. Wir sind immer noch da, um diese Freiheit an neue Generationen weiterzugeben.
CLH: Ist das Publikum hier besonders?
Danielle: Experimentelle Musik hat immer ein kleines Publikum – aber ein sehr diverses: Philosoph_innen, Mathematiker_innen, junge Leute, ältere Menschen … alles ist vertreten. Das gilt nicht nur für Montréal. Aber es ist schwer, dieses Publikum wachsen zu lassen. Diese Musik ist nicht ansteckend wie ein Virus. Man muss einladen, überzeugen.
CLH: Ist improvisierte Musik für dich eher ein Ritual oder ein Werk?
Danielle: Ein Werk. Bei jedem Konzert komponieren wir live. Es ist kein Ritual – es ist unmittelbare Schöpfung.
CLH: Was ist die Verbindung zwischen Musik und Freiheit?
Danielle: Für uns ist das ein geteilter, lebendiger Akt des Schaffens. Musik „ist“ Freiheit. Sie ist ein Raum, in dem wir uns entdecken, in dem wir uns gemeinsam bewegen, ohne Hierarchie. Die Freude, gemeinsam zu spielen, sich zu überraschen – das ist eine tiefe Form von Freiheit. Für die Zuhörer_innen ist es oft eine andere Freiheit – die, wählen zu können, was man hört, sich woandershin tragen zu lassen.
CLH: Wenn du einen der Begriffe – Komposition, Konzept oder Improvisation – streichen müsstest, welchen würdest du wählen?
Danielle: Das ist schwer zu sagen. Für mich ist das Entwickeln eines Konzepts bereits Komposition. Und Improvisation ist auch Komposition. Ich kann also keinen dieser Begriffe wirklich streichen – sie gehören zusammen.
CLH: Was verbindet und was trennt Improvisator_innen?
Danielle: Was uns verbindet, ist die Freude am gemeinsamen Spielen. Was uns trennen kann, ist Autorität – oder Meinungsverschiedenheiten über das Vorgehen. Auch Stilrichtungen können trennen: mittelalterliche Musik, Neue Musik, Jazz … Aber eine Musizierform oder kulturelle Zugehörigkeit können auch verbinden. Musik hat diese Kraft.
CLH: Was ist dein Lieblingsgeräusch oder -klang?
Danielle: Vögel. Alle Vögel. Ich höre ihnen jeden Morgen zu. Sie sind intensiv, großzügig. In einem anderen Leben wäre ich gern ein Vogel.
CLH: Gibt es eine besondere Note für dich?
Danielle: Das B (Si bémol). Es taucht instinktiv immer wieder in meinen Kompositionen auf.
CLH: Ein Lieblingsintervall?
Danielle: Quarten und übermäßige Quarten. Ich habe sogar ein Stück dazu geschrieben. Diese Intervalle bringen mich tief zum Schwingen.
Joane Hétu
CLH: Gibt es ein typisches Klangbild bei SuperMusique? Könnte man den Klang wiedererkennen?
Joane: Das ist schwer zu sagen. Das Ensemble – das sind vor allem Danielle und ich. Wir wählen die Musiker_innen aus. Die Projekte sind sehr unterschiedlich, und da SuperMusique eine Formation mit variabler Besetzung ist, sind nie ganz dieselben Leute dabei. Vielleicht erkennt man einzelne Stimmen wieder, aber es gibt keinen einheitlichen Klang von SuperMusique. Was ich manchmal vermisse, ist ein Stolz bei den Musiker_innen, Teil von SuperMusique zu sein. Das Zugehörigkeitsgefühl ist schwer zu festigen.
CLH: Wer entscheidet darüber, wer zu diesem Pool an Musiker_innen gehört?
Joane: Danielle und ich. Manchmal auch gemeinsam mit dem_der Projektleiter_in. Aber meistens sind wir es, die in Abstimmung mit den Anforderungen des Projekts auswählen. Wir passen das Ensemble an die Wünsche des_der Komponist_in an.
CLH: Würdest du sagen, SuperMusique hat eine künstlerische Identität?
Joane: Ja, ich würde sagen, es gibt eine Haltung, eine bestimmte Arbeitsweise. Wir arbeiten sehr viel kollaborativ: Leitung, Komponist_innen und Interpret_innen haben gleichwertige Rollen. Das dauert länger, aber es schafft echte künstlerische Freiheit.
CLH: Gibt es dennoch ein Gemeinschaftsgefühl in den kreativen Momenten?
Joane: Ja, SuperMusique hat dazu beigetragen, eine Community rund um improvisierte Musik in Montréal aufzubauen. Wir waren ein wichtiger Motor – zusammen mit mercredimusics, den Mardis Spaghetti, dem GRRIL … Auch wenn kein einheitlicher Klang entstanden ist, haben sich die Verbindungen verstärkt. Und wir bitten die Komponist_innen ausdrücklich, mit dieser Community zu arbeiten.
CLH: Gibt es für dich einen typischen Klang von Montréal?
Joane: Der Spatz. Dieser Vogel, der ein bisschen schief singt. Jedes Mal, wenn ich nach Montréal zurückkomme, höre ich ihn – das ist für mich wie die akustische Signatur der Stadt.
CLH: Beeinflusst die Geografie oder die Gesellschaft Montréals eure Musik?
Joane: Ja, absolut. Montréal hat es dieser Musik ermöglicht zu existieren – durch öffentliche Förderung, durch lange Zeit bezahlbare Mieten. Es war möglich, hier zu bleiben, ohne reich zu sein. Das ändert sich gerade, aber das hat eine große Rolle gespielt.
CLH: Ist eure Arbeit wichtig für die Stadt?
Joane: Ich glaube schon, aber sie wird nicht wirklich anerkannt. Wir werden nicht wertgeschätzt, wir gehören nicht zu den offiziellen kulturellen Referenzen in Québec. Das ist ein bisschen traurig. Im Ausland kennt man uns manchmal besser als hier.
CLH: Ist das Publikum in Montréal anders als anderswo?
Joane: Es ist ein kleines, aber treues Publikum. Walter Boudreau sagte einmal, in Montréal gäbe es etwa 5000 Musikliebhaber_innen für zeitgenössische, elektroakustische oder improvisierte Musik. Das ist wenig, und es sind fast immer dieselben Leute, die zu den Konzerten kommen.
CLH: Gibt es einen Zusammenhang zwischen eurer Musik und Freiheit?
Joane: Ja. Ich arbeite gern in Co-Kreation, wo sich Musiker_innen mit ihrer eigenen Sprache ausdrücken können. In der Improvisation sagt man den anderen nicht, was sie tun sollen. Aber man muss aufpassen, die Freiheit der anderen nicht zu erdrücken. Das ist ein wertvolles Gleichgewicht.
CLH: Wenn du einen der drei Begriffe streichen müsstest – Komposition, Konzept oder Improvisation –, welcher wäre es?
Joane: Ich würde Komposition und Improvisation behalten. Ich würde das Konzept streichen.
CLH: Was verbindet Improvisator_innen – und was trennt sie?
Joane: Das ist wie im Leben: Man möchte nicht mit jeder Person zu Abend essen. Manchmal mag man nicht mit jemandem improvisieren – und das kann sich wieder ändern. Momentan gibt es in Montréal kaum klar getrennte Schulen. Wir sind eher eine große gemeinsame Welle. Und vieles läuft sehr instinktiv.
CLH: Und dein aktueller Lieblingsklang?
Joane: Vokale Klänge, Mundgeräusche. Ich habe sogar einen Chor gegründet, der mit genau solchen Klängen arbeitet.
CLH: Eine besondere Note für dich?
Joane: Ich spiele Altsaxophon und singe ebenfalls in dieser Lage. Alles, was in dieser Stimmlage liegt, resoniert besonders stark mit mir.
CLH: Und ein Lieblingsintervall?
Joane: Der Ganzton. Ich liebe die große Sekunde. Ich liebe es, wenn zwei Stimmen oder Instrumente im Abstand eines Tons miteinander klingen.
Jean Derôme
CLH: Welche Klangfarbe oder welches Klangbild gibt es in der Musik von SuperMusique? Würde man zum Beispiel eine Aufnahme im Radio als SuperMusique erkennen?
Jean: Das ist schwer zu definieren. Aber man erkennt eine Musik, die Improvisator_innen einbezieht, eine nicht vollständig ausgeschriebene Musik, mit Raum für Improvisation. Ich glaube, man hört den Unterschied zwischen komponierter und improvisierter Musik.
SuperMusique liegt dazwischen: Es ist Komposition für Improvisator_innen. Das allein grenzt uns schon stark von vielen anderen Ensembles ab. Vielleicht könnte man es also wiedererkennen. Ich glaube, ich würde es erkennen.
CLH: Weil du die Musiker_innen kennst?
Jean: Ja. Es sind die Musiker_innen, die den Klang prägen. Aber nicht unbedingt in den Stücken – im freien Spiel ist das deutlicher. Da kann jede_r die eigene Stimme voll entfalten, jede Entscheidung im Moment treffen.
In den Stücken von SuperMusique bringen wir auch die Gedanken eines_einer Komponist_in zur Geltung. Wir sind Interpret_innen. Das ist nicht dieselbe Art von Freiheit.
CLH: Also ist für dich der Unterschied zwischen freier und strukturierter Improvisation grundlegend?
Jean: Ja, absolut. In der freien Improvisation bin ich für Zeit, Einsatz und mein Spiel verantwortlich. Ich kann mein Instrument oder meinen Zugang ändern.
In einem Stück spiele ich nach einer vorgegebenen Spielweise. Wenn man Schach spielt, hält man sich an die Regeln. Freie Improvisation dagegen ist offen. Man könnte alles tun – auch wenn man das in Wirklichkeit nie tut. Es ist einfach zu schwer!
CLH: Ist SuperMusique eine Gemeinschaft, ein Kollektiv? Wer trifft die Entscheidungen?
Jean: Danielle und Joane übernehmen die künstlerische Leitung. Aber sie benennen auch andere Leiter_innen für bestimmte Abschnitte oder Konzerte. Das gehört zu ihrer Vision des Ensembles.
Manchmal gibt es mehrere Leiter_innen innerhalb eines Konzerts. Jede Person kann für eine Sektion verantwortlich sein. Aber es sind Danielle und Joane, die den Gesamtrahmen steuern.
CLH: Ist das eine eher formelle Struktur?
Jean: Ja – besonders im Vergleich zu Konzertreihen wie „Mercredi Musique“, die nie Fördermittel bekommen haben. SuperMusique hat ein Büro, bezahlte Mitarbeiter_innen, eine visuelle Identität.
Das dient auch der Anerkennung durch die Institutionen. Das Wort „Improvisation“ wird in politischen und kulturellen Kontexten nicht gern gehört – es macht Fördergeber_innen nervös. Man muss ein strukturiertes Projekt präsentieren. Das ist schade, aber so ist es nun mal.
CLH: Hat Montréal für dich einen typischen Klang?
Jean: Der Zug der Wildgänse. Und früher – der Ruf des Ziegenschlafvogels, ein Vogel, der heute fast verschwunden ist. Diese Klänge sind für mich sehr typisch für Montréal.
CLH: Prägen Geografie oder Gesellschaft Montréals eure Musik?
Jean: Ja. Montréal ist eine Insel – wir sind ein bisschen anders. Meist merkt man das erst beim Reisen. An anderen Orten waren die Leute überrascht von unserer Musik.
Die aktuelle Musik hier vermischt Stile, Referenzen – Folklore, Jazz, Humor – es ist weniger akademisch. Aber die Stile sind trotzdem noch oft getrennt. Manche kennen mich als Spieler von Lockinstrumenten, als Jazzmusiker oder Filmkomponist … das verbindet sich nicht wirklich.
CLH: Denkst du, dass eure Arbeit für Montréal wichtig ist?
Jean: Ich glaube schon. Aber ich weiß nicht, ob die Stadt das auch so sieht. Manchmal spüre ich Respekt, aber keine Liebe. Als würden wir etwas Gutes tun – das aber Angst macht. Musik kann manchmal Angst machen.
CLH: Und das Publikum – ist es typisch Montréal oder universell?
Jean: Es gibt ein kleines, treues Publikum. In Montréal sind die Leute warmherzig, spontan. Man spürt Großzügigkeit. In Berlin, Ottawa oder New York ist es kühler. Weniger Rückmeldung.
Als ich angefangen habe, gab es manchmal heftige Reaktionen. Leute, die das Mikro abstellten oder ein Bier ins Saxophon kippten. Heute wird das mehr akzeptiert.
CLH: Was ist der Zusammenhang zwischen Musik und Freiheit bei SuperMusique?
Jean: Die Musiker_innen werden wegen ihrer Eigeninitiative ausgewählt. Selbst bei einem komponierten Stück folgen wir keinem Kuchenrezept. Wir treffen viele Entscheidungen.
Manchmal denke ich: Ich bin genauso viel Komponist wie die Person, die das Stück geschrieben hat. Ich fülle die Struktur mit meiner eigenen Sprache, meinen Klängen. Aber das ist ein Balanceakt.
CLH: Wenn du einen Begriff streichen müsstest – „Komposition“, „Konzept“ oder „Improvisation“ – welcher wäre es?
Jean: Hm … Es ist ein dynamisches Dreieck. Aber wenn ich muss: Vielleicht würde ich „Konzept“ streichen.
CLH: Was verbindet oder trennt Improvisator_innen?
Jean: Es gibt nicht nur Musiker_innen – auch Improvisation in Tanz oder Theater. Was manchmal trennt, sind persönliche Haltungen, „Sub-Schulen“, ästhetische Vorlieben.
Einige wollen mit allen spielen, andere haben spezifischere Vorlieben. Es entstehen Tendenzen, verlieren an Energie, kehren zurück. Es ist eine ständige Bewegung, je nach Lust und Interessen.
CLH: Kurze Fragen: Dein Lieblingsklang oder -geräusch?
Jean: Ich weiß nicht – es hängt vom Moment ab.
CLH: Eine Note, die dir besonders ist?
Jean: Nein, ich mag alle Frequenzen. Aber wenn mir eine Note zu sehr auf die Nerven geht … dann wechsle ich einfach das Instrument.
CLH: Ein besonderes Intervall?
Jean: Als ich jung war: die kleine Septime – wegen des Blues. Heute? Ich mag alle Intervalle.
Lori Freedman
CLH: Gibt es einen typischen Klang oder ein Klangbild, das SuperMusique definiert?
Lori: Es ist ziemlich schwierig, einen bestimmten oder „typischen“ SuperMusique-Klang zu beschreiben. Die Gruppe macht so viele verschiedene Dinge – oft mit unterschiedlichen Leuten. Aber wenn ich an SuperMusique denke, denke ich sofort an Danielle und Joane – sie „sind“ SuperMusique. Wenn es also so etwas wie einen typischen Klang gibt, dann ist es der Klang der Musiker_innen, die sie jeweils für ein Stück oder Projekt zusammenstellen. Sie wählen aus einem großen, einigermaßen vertrauten Pool von Improvisator_innen – obwohl sich dieser Kreis auch verändert, wenn zunehmend jüngere Generationen einbezogen werden.
CLH: Es geht also nicht nur um das Ensemble, sondern um die Menschen, die es leiten?
Lori: Ganz gleich, wessen Konzept oder Stück aufgeführt oder geleitet wird – es sind die Musiker_innen, die es zum Klingen bringen. Und das ist der wiedererkennbare Klang: der Klang dieser Spielenden.
CLH: Spiegelt SuperMusique den Klang der Improvisation in Montréal wider?
Lori: Auf jeden Fall. SuperMusique repräsentiert „einen“ Klang der Improvisation in Montréal. Es gibt einfach zu viele Improvisator_innen in Montréal, als dass man sagen könnte, das sei der Montréal-Klang. Aber SuperMusique ist eine der am längsten bestehenden Strukturen hier – sie hat also starken Einfluss. Die Szene der improvisierten Musik in Montréal ist jedoch sehr vielfältig.
CLH: Was würdest du als künstlerische Identität von SuperMusique bezeichnen?
Lori: Neugier. Man geht Risiken ein. Es geht nicht darum, eine bestimmte Ästhetik zu wiederholen – sondern darum, neue Wege des Musikmachens zu erkunden.
CLH: Würdest du SuperMusique als Kollektiv bezeichnen?
Lori: Nicht direkt. Danielle und Joane sind eindeutig die Leiterinnen. Aber es gibt ein Gefühl von gemeinschaftlicher Gestaltung innerhalb der Projekte. Jede_r wird ermutigt, Ideen einzubringen. Es ist kein Top-down-System, aber auch nicht völlig flach – eher eine ausgewogene Form von Leitung. Aber ich glaube nicht, dass Danielle und Joane selbst SuperMusique als Kollektiv bezeichnen würden.
CLH: Gibt es ein Geräusch oder einen Klang, der für dich Montréal repräsentiert?
Lori: Die Kirchenglocken! Jeden Sonntag um zwölf – überall. Und die Sirenen – sehr anders als in Europa. Und ehrlich gesagt: die Sprachen. Früher war es in meinem Viertel fast nur Französisch, jetzt höre ich viel mehr Englisch. Dieser Wandel ist auch ein Art von Klang.
CLH: Denkst du, dass Geografie oder das soziale Gefüge Montréals die Musik beeinflussen?
Lori: Ja, absolut – und das gilt überall. Jeder Ort hinterlässt eine Spur darin, wie Menschen gestalten, zuhören, denken, sich bewegen … und atmen.
CLH: Ist die Arbeit von SuperMusique wichtig für die Stadt?
Lori: Auf jeden Fall. SuperMusique existiert seit Jahrzehnten – eine Institution, die sich auf experimentelle Kunst konzentriert. Das ist in Nordamerika an sich schon eine Seltenheit. SuperMusique schafft Raum für Experimente, für künstlerische Freiheit. Es ist mittlerweile Teil der kulturellen DNA dieser Stadt.
CLH: Und das Publikum – gibt es ein typisches Publikum für SuperMusique-Projekte in Montréal?
Lori: Jede Veranstalter_in in Montréal hat ihr eigenes Publikum – auch mit vielen Überschneidungen, also Leuten, die zu Konzerten unterschiedlicher Gruppen gehen. SuperMusique zieht ein generationsübergreifendes Publikum an. Es gibt einige sehr treue Zuhörer_innen, die nur zu SuperMusique kommen und sonst nie improvisierte Musik hören. Und gleichzeitig gibt es auch ein Improvisations-Publikum in Montréal, das nie zu SuperMusique-Konzerten geht.
CLH: Welche Rolle spielt Freiheit in der improvisierten Musik von SuperMusique?
Lori: Wenn ich Anweisungen und Rahmenbedingungen für eine Improvisation bekomme, versuche ich, sie positiv zu sehen. Sie können Probleme darstellen, die ich lösen muss. Und das hat für mich viel mit Freiheit zu tun. Eigentlich ist meine Herangehensweise an Musik generell „Freiheit“ – im Sinn davon, dass ich mein ganzes Leben lang versuche, mir selbst die Erlaubnis zu geben, mich nicht zu zensieren, neugierig zu sein – auch vor Publikum.
CLH: Wenn du einen dieser drei Begriffe streichen müsstest – Komposition, Improvisation oder Konzept –, welchen würdest du wählen?
Lori: Ich würde „Konzept“ streichen. Improvisation und Komposition sind essenziell – und manchmal sind sie dasselbe. Beides sind direkte Wege, Musik zu machen. Ein Konzept hingegen ist kein Klangwerkzeug – es entsteht in einem anderen Teil des Körpers … dem oberen.
CLH: Was bringt Improvisator_innen zusammen – und was trennt sie?
Lori: Zuhören bringt uns zusammen. Die Bereitschaft, mit anderen im Raum zu sein – ohne zu dominieren. Was trennt? Erwartungen. Wenn jemand mit einer fertigen Idee kommt und sich nicht von anderen beeinflussen lassen will. Das ist eine Form von Zensur – und in der Improvisation ist „Nein“ das Einzige, was man als Spieler_in nicht sagen darf.
CLH: Was ist dein Lieblingsklang oder -geräusch?
Lori: Atem – wenn er langsam ist und spiralförmig.
CLH: Gibt es eine Note, die dir besonders wichtig ist?
Lori: Zum As (Gb in Konzertstimmung) fühle ich mich auf der Bassklarinette sehr hingezogen.. Dieser Ton resoniert durch mich hindurch und um mich herum.
CLH: Und ein Lieblingsintervall?
Lori: Im Moment liebe ich die ganz kleinen – weniger als ein Halbton. Mikrotönige Sekunden.
Pierre-Yves Martel
CLH: Welche Klangfarbe oder welches Klangbild hat das Ensemble SuperMusique? Gibt es eine klangliche Handschrift?
Pierre-Yves: Ich denke, das hängt vom jeweiligen Projekt ab, aber es gibt wiederkehrende Elemente: grafische Partituren, große Ensembles, das Fehlen herkömmlicher harmonischer oder melodischer Strukturen. Das hört man nicht immer sofort, aber diese Elemente tragen die Musik. Und es gibt eine Energie, ein sehr breites Klangspektrum – wie ein Kochtopf, der jederzeit überlaufen kann.
CLH: Hat SuperMusique eine eigene künstlerische Identität?
Pierre-Yves: Für mich ist SuperMusique eine kontinuierliche Komposition von Joane, Danielle und Diane seit den Anfängen. Es ist wie eine lange zeitliche Variation. Die Ästhetik stammt aus einer Tradition der 1980er-Jahre, beeinflusst vom Minimalismus und dem bewussten Einsatz begrenzter Mittel – aber es bleibt immer diese gespannte Energie, die jeden Moment hervorbrechen kann.
CLH: Ist SuperMusique ein Kollektiv?
Pierre-Yves: Nein, es ist geleitet. Es ist kein horizontales Kollektiv. Auch wenn es ursprünglich als Gegenmodell zu traditionellen Orchestern entstand, ist die Struktur davon inspiriert: mit Leitung, mit klarer künstlerischer Richtung.
CLH: Welches Geräusch ist typisch für deine Stadt, Montréal?
Pierre-Yves: Das Geräusch der Flugzeuge, die ständig über mein Viertel hinweg fliegen. Und der Gesang des Kardinals – ein Vogel, den ich oft in meinem Hof höre.
CLH: Beeinflussen die Geografie oder Gesellschaft Montréals die Musik?
Pierre-Yves: Ja. Montréal ist stark zwischen frankophonen und anglophonen Teilen aufgeteilt, und ich denke, diese Trennung spiegelt sich auch in der Musik wider. Es gibt den Wunsch, eine Identität zu schützen – besonders die sprachliche.
CLH: Ist die Arbeit von SuperMusique wichtig für Montréal?
Pierre-Yves: Ja. Wenn SuperMusique nicht existieren würde, wäre Montréal nicht das, was es ist. Es ist ein Grundpfeiler der zeitgenössischen Musik hier. Jetzt, wo Danielle über Nachfolge nachdenkt, merkt man erst richtig, wie wichtig – und wie komplex – es ist, das weiterzugeben.
CLH: Ist das Publikum in Montréal anders?
Pierre-Yves: Schwer zu sagen. Manchmal sind die Konzerte voll, manchmal leer. Vielleicht müsste man über neue Wege nachdenken, wie man Publikum anspricht. Es ist sehr unterschiedlich.
CLH: Was bedeutet Musik für dich im Hinblick auf Freiheit?
Pierre-Yves: Musik ist Freiheit. Schon die Entscheidung, einen Klang zu erzeugen, ist ein Akt der Freiheit. Ich fühle mich am freisten, wenn ich spiele, wenn ich einfach ich selbst sein kann.
CLH: Und in der Improvisation?
Pierre-Yves: Ich habe mein Vokabular, meine Gesten. Was sich verändert, ist, wie die Umgebung und die anderen mich dazu bringen, bestimmte Entscheidungen zu treffen. Diese geteilte Energie ist es, die alles lebendig macht. Eine Verschmelzung, die nicht immer geschieht – aber wenn sie eintritt, hat das einen starken Effekt.
CLH: Wenn du einen der drei Begriffe – Komposition, Improvisation, Konzept – streichen müsstest?
Pierre-Yves: Komposition. Bei SuperMusique arbeiten wir eher mit Konzepten – offen und flexibel. Komposition ist rigider. Ein Konzept lässt mehr Raum für Improvisation.
CLH: Was verbindet oder trennt Improvisator_innen?
Pierre-Yves: Das geteilte Schweigen und der geteilte Raum – sie ermöglichen es, gemeinsam etwas entstehen zu lassen. Trennend wirkt es, wenn jede_r in seiner_ihrer eigenen Blase bleibt, ohne wirklich zuzuhören oder zu interagieren.
CLH: Was ist dein Lieblingsklang?
Pierre-Yves: Der Wind. Jede Art von Wind. Er ist einfach und lebendig – und er kehrt immer wieder.
CLH: Gibt es eine Note, die dir besonders wichtig ist?
Pierre-Yves: Das D. Es ist der zentrale Ton bei meinen Instrumenten, besonders präsent in den Obertönen von Saiteninstrumenten.
CLH: Ein besonderes Intervall?
Pierre-Yves: Die Sekunde – besonders die große. Ich liebe diesen Unschärfebereich, dieses Spiel mit der Septime und der None.
Scott Thomson
Hier ist die deutsche Übersetzung des Interviews mit Scott, sorgfältig übertragen mit musikalischem und stilistischem Feingefühl:
CLH: Was für ein Klangbild erzeugt SuperMusique? Gibt es einen wiedererkennbaren Sound?
Scott: Ja. SuperMusique kombiniert immer elektronische und akustische Instrumente. Diese Synthese prägt den Klang. Außerdem ist es ein Ensemble mit variabler Geometrie – die Besetzung wechselt je nach Projekt, aber es gibt wiederkehrende Schlüsselpersonen wie Joane Hétu, Danielle Palardy Roger, Diane Labrosse, Jean Derome, Bernard Falaise und andere. Der Klang wird durch diese Improvisator_innen geformt – durch die Art, wie ihre individuellen Stile durch die Kompositionen hindurchscheinen. Dirigieren ist ein weiteres Element: Joane, Danielle und Jean dirigieren alle mit ähnlichen Gesten, aber sehr unterschiedlichen Ergebnissen.
CLH: Würdest du eine Aufnahme von SuperMusique wiedererkennen?
Scott: Ich glaube schon. Ich würde die einzelnen Improvisator_innen erkennen – ihre Stimmen sind sehr charakteristisch. Die Art, wie sie miteinander interagieren, gibt der Gruppe ihre Identität.
CLH: Die künstlerische Identität ergibt sich also aus den Persönlichkeiten?
Scott: Genau. Es kommt darauf an, wer spielt und wie. Das verleiht der Gruppe Kontinuität, auch wenn sich die Besetzung ändert.
CLH: Klingt improvisierte Musik in Städten wie Montréal, Québec oder Rimouski unterschiedlich?
Scott: Auf jeden Fall. Es hängt davon ab, wer spielt und wie oft. Orte wie Rimouski haben durch Wiederholung ihren eigenen Charakter entwickelt – Musiker_innen, die über längere Zeit miteinander spielen und gemeinsame Instinkte entwickeln. Montréal ist durchlässiger, aber trotzdem unverwechselbar.
CLH: Was prägt diese lokalen „Vibes“?
Scott: Es ist wie ein großartiges Abendessen – schwer zu beschreiben, aber man spürt, wenn es stimmt. Diese Chemie wird zu Klang. In kleineren Städten ist diese Chemie oft intensiver, weil die Leute häufiger miteinander spielen.
CLH: Ist SuperMusique ein Kollektiv?
Scott: Nicht wirklich. Es gibt künstlerische Co-Leiter_innen, die Entscheidungen treffen – sehr professionell. Aber es besteht eine enge Verbindung zur informellen Szene der improvisierten Musik. Diese informelle Szene ist entscheidend: Sie bringt neue Musiker_innen hervor, die später in größere Projekte einsteigen. Es gibt eine Art Ökologie – ein Gleichgewicht zwischen formellen und informellen Räumen.
CLH: Was verändert sich durch Professionalisierung?
Scott: Sie verändert die Musik. SuperMusique konzentriert sich auf komponierte Werke, die Improvisator_innen einbeziehen – nicht auf freie Improvisation im engeren Sinn. Die Intention ist eine andere: Es geht darum, ein Werk gut zu präsentieren, nicht unbedingt darum, Freiheit auszudrücken.
CLH: Besteht also keine Verbindung mehr zwischen SuperMusique und Freiheit?
Scott: Persönlich – nein. Es geht eher um Verantwortung. Ich fühle mich in diesen Projekten nicht „frei“ als Spielender, aber ich versuche Stücke zu schaffen, die Raum für Ausdruck lassen. Ich „gebe“ keine Freiheit – ich nehme sie nur nicht weg. „Frei“ ist ein sehr politischer Begriff. Ich finde den Gedanken interessant, ihn durch „verantwortete improvisierte Musik“ zu ersetzen. Das sagt mehr über die dahinterstehenden ethischen Haltungen aus.
CLH: Hat Montréal für dich einen typischen Klang?
Scott: Ja. Als ich von Toronto hierherzog, fiel mir sofort das Klingeln der Fahrradklingeln auf. Toronto war von Straßenbahnen geprägt, aber Montréal – das sind Fahrräder. Es ist leiser, weicher, menschlicher im Maßstab. Dieser physische Raum und das Tempo beeinflussen, wie die Menschen leben und spielen.
CLH: Beeinflusst Geografie die Musik?
Scott: Absolut. Musiker_innen in Montréal leben näher beieinander. Es ist günstiger als Toronto, also bleiben die Leute verbunden. Man kann zu Fuß zu Proben oder Auftritten gehen. Diese Nähe fördert Beziehungen und erleichtert Kollaboration.
CLH: Ist SuperMusique wichtig für Montréal?
Scott: Objektiv betrachtet vielleicht nicht. Es ist eine kulturell marginale Praxis. Aber wir sind da – und was wir tun, hat internationale Bedeutung. Montréal profitiert davon, auch wenn es das nicht immer erkennt.
CLH: Ist das Publikum in Montréal anders?
Scott: Das hängt vom Kontext ab. Es gibt kein „typisches“ Montréal-Publikum. In kleineren Städten wie Rimouski oder Victoriaville sind die Zuhörer_innen oft generalistischer – sie interessieren sich für alle Arten von Kunst. In Montréal ist es oft spezialisierter.
CLH: Wenn du einen der drei Begriffe – Komposition, Improvisation, Konzept – streichen müsstest?
Scott: Schwierig. Aber ich würde zögernd *Konzept* sagen. Ich arbeite als Komponist viel mit konzeptuellen Ansätzen, und sie sind bei SuperMusique willkommen. Aber insgesamt sind Komposition und Improvisation zentraler für das Ensemble.
CLH: Was vereint die Musiker_innen?
Scott: Die Struktur und die künstlerische Leitung. Sie bringen Menschen zusammen, die sonst vielleicht nie miteinander spielen würden. Mit der Zeit entsteht durch gemeinsame Erfahrungen eine Verbundenheit – selbst wenn die Besetzung wechselt. Das gehört zur musikalischen Ökologie.
CLH: Und was trennt sie?
Scott: Auch die Struktur. Mit unbekannten Kolleg_innen zusammenzuspielen kann Unterschiede betonen. Aber Improvisator_innen leben oft von solchen Unterschieden. Spannung kann zu Entdeckung führen.
CLH: Was ist dein Lieblingsklang?
Scott: Der nächste Klang, den ich hören werde.
CLH: Gibt es eine Note, die dir besonders ist?
Scott: Es. Auf meinem Instrument hat diese Note eine Art „Blüte“. Sie resoniert besonders schön.
CLH: Und ein Lieblingsintervall?
Scott: Oktaven. Im Moment bin ich total auf Oktaven fixiert. Aber das kann sich wieder ändern.
Olivier : Un mélange entre rigueur et chaos. Il y a des virtuoses, mais aussi une énergie punk, bruitiste, un peu bordélique. C’est une désorganisation organisée, où chacun garde sa singularité. On ne filtre personne, c’est ça qui crée cette cohésion. On joue ensemble depuis longtemps, on se comprend vite. On a travaillé avec plein de compositeurs, donc on peut aller dans toutes les directions. Mais au fond, c’est une couture défaite : précis et indiscipliné à la fois.
CLH : Le GGRIL, c’est un collectif ? Une communauté ? Une religion ? Il y a un chef·fes ?
Olivier : Il n’y a pas de chef·fes officiel, mais un directeur artistique. On veut garder une structure anarchique, dans le bon sens du terme. Mais il y a quand même une personne qui prend plus de décisions que les autres.
CLH : Et les décisions artistiques, elles viennent de l’orchestre ?
Olivier : Avant, oui. Avant 2016, on décidait ensemble. Puis, avec l’arrivée des compositeurs invités et des subventions, ce sont eux qui ont pris les décisions. Aujourd’hui, on joue surtout leurs œuvres. On est devenus plus interprète·s que créateur·ices collectifs. Mais comme il y a moins de subventions qu’avant, l’avenir du GGRIL est un peu flou.
CLH : Donc il y a moins de place pour votre propre travail artistique ?
Olivier : Oui. Moi, je suis pour qu’on compose plus nous-mêmes. On avait commencé un projet, Le Grill par lui-même, avec six compositeurs du collectif. On attend toujours le financement pour la suite. J’aimerais aussi qu’on improvise davantage, juste entre nous. On en est capables, on se connaît bien, ça marcherait. Mais sans argent, c’est compliqué. Pourtant, les projets sans subventions ont parfois plus d’authenticité, parce que ceux qui restent sont là par passion.
CLH : À Rimouski, il y a un son particulier ?
Olivier : Oui. Il y a beaucoup de musicien·nes formés ici, dans tous les styles. C’est une petite ville, mais il y a de l’espace, des maisons où on peut jouer. On a la chance d’être proches, de pratiquer ensemble. La musique spontanée, d’habitude, c’est un truc de grandes villes. Ici, ça crée une dimension plus humaine.
CLH : Tu crois que la géographie influence la musique ?
Olivier : Oui. L’horizon, le fleuve, ça joue. Et puis, socialement, les gens ont plus d’espace, des maisons où on peut se retrouver pour jouer. On n’est pas coincés par le manque de place.
CLH : Et le son de Rimouski, c’est quoi ?
Olivier : Le train qui traverse la ville sans raison. Il bloque tout, on l’entend partout. C’est un bruit important.
CLH : Un bruit de passage ?
Olivier : Oui. Comme les déneigeuses la nuit. C’est une ambiance sonore bien à nous.
CLH : Le GGRIL, ça marque la ville ? C’est important pour Rimouski ?
Olivier : Non, c’est très marginal. Les gens savent qu’on existe, mais sans vraiment comprendre ce qu’on fait. Ils sont surpris quand on dit qu’on joue en Europe. Ils se disent “Ah, vous devez être bons !”, mais ils n’ont jamais écouté. C’est un petit monde à part.
CLH : Et le public ici, il est différent des autres villes ?
Olivier : Un peu plus varié peut-être. À Rimouski, 30 ou 40 personnes, c’est un bon public. À Montréal, c’est pareil. À Toronto, peut-être un peu moins. Mais ça tourne souvent autour des mêmes personnes. Il y en a qui viennent une fois et qui ne reviennent pas. C’est normal.
CLH : La liberté, c’est important pour vous ?
Olivier : Oui, essentiel. C’est même dans notre nom : GGRIL → Grand Groupe d’Improvisation Libérée. J’aimerais qu’on mélange plus souvent composition et liberté pure. L’improvisation permet d’être dans l’instant, c’est ça qui est fort.
CLH : Si tu devais supprimer un de ces trois mots : composition, improvisation, concept – lequel tu choisirais ?
Olivier : Composition.
CLH : Qu’est-ce qui unit les improvisateur·ices du GGRIL? Et qu’est-ce qui peut les diviser ?
Olivier : On est assez unis, c’est surprenant. Ce qui nous divise, c’est surtout des questions de volume : si quelqu’un joue trop fort, par exemple. Mais en général, on fonctionne par consensus. Si une idée marche, on la garde naturellement.
CLH : Question plus légère : quel est ton bruit favori ?
Olivier : En ce moment, j’aime bien la guitare préparée, avec des objets entre les cordes, comme un cure-dent. Ça donne un son intéressant.
CLH : Une technique particulière ?
Olivier : Non, juste un cure-dent coincé dans les cordes. Ça change la résonance. J’aime aussi les effets momentanés, ceux qui s’arrêtent dès qu’on relâche le bouton. Mais pas trop, juste en micro-doses.
CLH : Il faut doser, comme une drogue ?
Olivier : Exactement.
CLH : Une note plus importante que les autres pour toi ?
Olivier : Le mi. Parce que c’est la première et la dernière corde à vide. C’est un repère.
CLH : Un intervalle préféré ?
Olivier : Non, mais j’aime bien changer d’accordage. Ça ouvre d’autres possibilités.
CLH : Quelle image sonore te vient à l’esprit quand tu penses au GGRIL? Tu reconnaîtrais un enregistrement par hasard?
Alexandre : Probablement, oui. Surtout à cause de l’instrumentation, qui est très variée et pas typique d’un orchestre ou d’un big band. Il y a une diversité de timbres qu’on reconnaît. Et comme je connais bien les membres, je pense que je pourrais identifier leurs voix sonores, même si c’est une construction collective. On entend la personnalité du groupe à travers les musicien·nes·nes.
CLH : Si je te faisais un blindfold test avec GGRIL, SuperMusique et Mick, tu saurais faire la différence?
Alexandre : Oui. Chacun a sa propre grammaire musicale. Je pense que la langue qu’on parle influence le phrasé. En français, on met souvent les accents ailleurs qu’en anglais, et ça transparaît dans la manière de jouer. Ça crée une sorte d’accent musical propre à notre ensemble.
CLH : Et cette grammaire sonore, elle vient aussi du lieu?
Alexandre : Oui, définitivement. À Rimouski, on n’a pas besoin de parler fort pour se faire entendre, comparé à Montréal où la scène est plus dense. Je pense que ça affecte notre manière de jouer. On peut prendre plus de place, mais tranquillement. On n’a pas besoin de s’imposer dans le bruit ambiant. Il y a quelque chose de saisonnier aussi, de très lié au territoire.
CLH : Comment tu décrirais l’approche artistique du GGRIL?
Alexandre : Il y a une tension entre le désir de jouer ensemble et la nécessité de construire des projets pour justifier notre réunion — pour les subventions, la logistique, etc. En improvisation, il nous faut presque un prétexte pour se rassembler, même si l’envie est là. C’est une tension constante entre spontanéité et organisation.
CLH : Est-ce que le GGRIL est un collectif?
Alexandre : C’est pas un collectif pur, mais c’est pas non plus une hiérarchie. Il y a des gens plus initiatif·ves, qui organisent, mais chacun·e garde sa liberté. C’est très horizontal, personne n’aime suivre aveuglément. On arrive avec ce qu’on a à offrir, et c’est accueilli comme ça.
CLH : Est-ce qu’il y a un son typique de Rimouski?
Alexandre : Oui, mais il est saisonnier. L’été, il y a du bruit — des festivals, du rock — c’est plus difficile d’improviser. L’hiver, c’est plus calme, plus silencieux, et ça permet une écoute différente. Ce silence-là, ça influence vraiment notre manière de faire de la musique.
CLH : Et la géographie?
Alexandre : Le fleuve, l’horizon. Ce n’est pas un son, mais c’est une sensation qui influence notre manière de jouer. Il y a plus de ciel ici, ça ouvre quelque chose dans notre écoute. C’est pas méditerranéen, mais il y a cette grandeur-là.
CLH : L’activité du GGRIL est-elle importante pour Rimouski?
Alexandre : Oui, je pense. Même les gens qui n’écoutent pas directement ressentent qu’il se passe quelque chose. Ça fait partie du tissu social. C’est une musique généreuse, qui ne s’impose pas, mais qui existe pour et avec le territoire.
CLH : L’audience de Rimouski est-elle particulière?
Alexandre : Oui. Elle est fidèle, curieux·ses et à l’écoute, même si elle est petite. Il y a des gens qui ne connaissaient pas du tout cette musique et qui viennent quand même, avec ouverture. C’est une belle qualité d’écoute.
CLH : Quel est le lien entre votre musique et la liberté?
Alexandre : C’est la liberté d’expression personnelle qui construit la liberté collective. On est libre de suivre ou pas les consignes. Chacun·e s’exprime à sa manière, et ça crée un ensemble. C’est pas une liberté imposée, mais partagée.
CLH : S’il fallait supprimer un des trois : composition, improvisation, concept — tu choisis quoi?
Alexandre : Le concept. Même si j’ai un fond en philo, je trouve que c’est le plus vague des trois. Composition et improvisation sont plus tangibles. Un concept, c’est plus flou. Supprimer ça, c’est peut-être paresseux, mais efficace.
CLH : Qu’est-ce qui unit les improvisateur·ices·ices et qu’est-ce qui les divise?
Alexandre : Ce qui nous unit, c’est de jouer ensemble. L’improvisation se construit en relation. Ce qui divise, c’est le manque d’espace ou d’occasions de se rencontrer. Quand on ne joue pas ensemble, on se déconnecte.
CLH : Ton bruit ou son favori?
Alexandre : Aujourd’hui, c’est le chant de la mésange. Ça annonce le printemps. C’est un son qui me suit depuis toujours.
CLH : Comment définirais-tu la sonorité du Grill ?
Tom : Pas facile à dire… Mais en douze ans, j’ai remarqué un consensus qui s’est formé : on essaie de ne pas jouer trop fort. Le GGRIL oscille entre excitation et calme, avec une touche de folie. Il y a une écoute attentive entre les musicien·nes, un désir de jouer en douceur et de respecter les instruments acoustiques, même si ce n’est pas toujours évident.
CLH : Le GGRIL est un collectif ?
Tom : Oui, mais avec un fonctionnement chaotique, ou disons… anarchique bien organisé. Il y a des consignes, mais elles peuvent être ignorées. Il n’y a pas de hiérarchie rigide, chacun trouve naturellement sa place. C’est un peu comme une famille, mais une famille déconstruite. Certains prennent plus de place, que ce soit en musique ou dans l’organisation.
CLH : Quelles sonorités sont typiques de Rimouski ?
Tom : Pour moi, c’est la neige. Quand il y a de grosses accumulations, elle absorbe le son et transforme complètement l’acoustique. C’est unique.
CLH : La géographie et la société de Rimouski influencent-elles ta musique ?
Tom : Pour le GGRIL, je ne sais pas. Mais moi, personnellement, comme il n’y a pas trop de distractions ici, ça me permet de me concentrer sur mon art.
CLH : Le GGRIL a-t-il un impact sur Rimouski ?
Tom : Oui, c’est un acteur·ices clé dans la diffusion des musiques nouvelles et expérimentales, surtout pour les jeune·s musicien·nes. Il permet aussi d’amener des artistes du monde entier ici, ce qui est rare pour une ville de cette taille au Québec. Sans le GGRIL, l’accès à ces musiques serait bien plus limité.
CLH : Le public de Rimouski est-il différent de celui d’autres scènes d’improvisation ?
Tom : Il y a une audience d’artistes, comme partout. Mais ici, on a aussi des gens qui viennent par hasard : ils connaissent quelqu’un dans le groupe, ils ont vu une affiche intrigante, ou on les a croisés au bar. Comme il y a moins d’événements qu’en grande ville, les occasions de découvrir ce type de musique sont plus naturelles.
CLH : Y a-t-il un lien entre la musique du GGRIL et la liberté ?
Tom : Je crois que oui. Personnellement, je me sens très libre en jouant avec le groupe. Personne ne dit à personne comment jouer, sauf peut-être pour des questions de volume.
CLH : Si tu devais supprimer un des trois termes – composition, improvisation, concept – lequel choisirais-tu ?
Tom : Composition. L’essence du GGRIL, c’est l’improvisation. C’est comme ça qu’on a commencé.
CLH : Qu’est-ce qui rassemble et divise les improvisateur·ices ?
Tom : Les instruments acoustiques nous obligent à écouter, et ça, ça unit. Ce qui peut diviser, c’est le manque de projets.
CLH : Quel est ton bruit ou son favori ?
Tom : J’aime la diversité des sons, mais honnêtement, tous les sons me tapent sur les nerfs à un moment donné ! (rires) Si je devais en choisir un, peut-être le chant des grives.
CLH : Ta note favorite ?
Tom : Aucune.
CLH : Ton intervalle favori ?
Tom : Les intervalles microtonaux me touchent plus.
Une exploration musicale des grandes ensembles de la musique improvisée au Québec
En mars et avril 2025, j’ai visité Rimouski, Québec et Montréal pour travailler avec les ensembles locaux GGRIL (Rimouski), EMIQ (Québec), Bakarlari et SuperMusique (tous deux à Montréal), et pour explorer le rôle que joue l’improvisation dans le travail de chacun de ces ensembles. L’improvisation sonne-t-elle différemment dans la petite ville de Rimouski par rapport aux grandes villes comme Québec ou Montréal ? Qu’est-ce qui caractérise la signature sonore, le caractère des ensembles, la composition de leurs membres ? Existe-t-il une esthétique dominante ? L’improvisation est-elle une méthode de composition que l’on peut et que l’on doit utiliser de manière différente selon les contextes ? Qu’est-ce qui distingue les ensembles GGRIL, EMIQ, Bakarlari et SuperMusique les uns des autres ?
Les résultats de ce voyage se traduiront par un concert intitulé « Cartografie – Origins », qui sera présenté avec des membres de tous les ensembles mentionnés, le 26 avril 2026 à la Chapelle St. Hilda à Montréal.
deutsch:
eine musikalische Erforschung von großen Ensembles der Improvisierten Musik in Quebec
Im März und April 2025 besuchte ich Rimouski, Quebec und Montreal um mit den dort ansässigen Ensembles GRRIL (Rimouski), EMIQ (Québec), Bakarlari, SuperMusique (beide Montréal) zu arbeiten und zu erfahren, welche Rolle die Improvisation in der Arbeit der Ensembles spielt. Klingt Improvisation in der kleineren Stadt Rimouski anders als in den Großstädten Québec oder Montréal? Was macht den Charakter, die Klangsignatur der Ensembles aus, die Zusammensetzung der Spielenden? Gibt es eine vorherrschende Ästhetik? Ist Improvisation eine Methode der Komposition, die man unterschiedlich einsetzen kann und darf? Was unterscheidet die Ensembles GGRIL, EMIQ, Bakarlari und SuperMusique von einander?
Die Ergebnisse meiner Reise fließen in ein Konzert, das mit Mitgliedern aus allen genannten Ensembles in der Chapelle St.Hilda, in Montreal, am 26 April 2026, unter dem Titel „Cartografie – Origins“ aufgeführt wird.
Im Blog findet Ihr Interviews mit Musiker*innen aus den Ensembles
Ce programme de résidence est rendu possible grâce à la collaboration de HELLERAU — European Centre for the Arts à Dresden, Goethe-Institut Montréal, Le Vivier — Carrefour des musiques nouvelles à Montréal et l’Antenne du Québec à Berlin; et est produit à Montréal par Productions SuperMusique, à Rimouski par Tour de bras et à Québec par Musique pas d’air.
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Dieses Residenzprogramm wird ermöglicht durch die Zusammenarbeit von HELLERAU – Europäisches Zentrum der Künste in Dresden, dem Goethe-Institut Montréal, Le Vivier – Zentrum für Neue Musik in Montréal sowie der Vertretung von Québec in Berlin; und wird in Montréal von Productions SuperMusique, in Rimouski von Tour de Bras und in Québec von Musique pas d’air organisiert.
CLH : Tu penses qu’on pourrait reconnaître Bakarlari à l’écoute ?
Émilie : On reconnaîtrait les solistes, c’est sûr, parce qu’ils ont chacun une voix très forte. Mais en tant qu’ensemble, je ne crois pas encore qu’on ait une signature sonore unifiée.
CLH : Et l’organisation ? C’est un collectif ?
Émilie : C’est moi qui assure la direction artistique, donc j’ai le mot final, mais les idées de tout le monde sont bienvenues. C’est un ensemble de solistes à géométrie variable : les musicien·nes changent selon les projets.
CLH : Y a-t-il un son typique de Montréal pour toi ?
Émilie : Montréal, c’est très expérimental, très électroacoustique aussi. Il y a une vraie diversité. C’est une ville où chacun peut trouver sa scène. C’est plus libre que Toronto ou plus vivant que New York, à mon avis.
CLH : Et cette géographie, cette ambiance, influence votre pratique ?
Émilie : Oui. Montréal attire beaucoup de gens, c’est là que les liens se tissent. Pour moi, c’était « the dream » en arrivant de ma petite ville. On sent vraiment que tout se passe ici.
CLH : Est-ce que Bakarlari est important pour Montréal ?
Émilie : J’ose croire que oui. On est, à ma connaissance, le seul collectif de solistes. L’idée, c’est de donner de l’espace à l’individu, à la co-création avec les compositeurs. Pas juste jouer une pièce, mais vraiment faire un travail de fond, profond, sur l’instrument et la personnalité musicale.
CLH : Et l’identité artistique du groupe ?
Émilie : C’est justement ce mélange entre solo, improvisation, et une mise en scène très réfléchie. On ne fait pas juste une suite de solos comme dans un récital. On crée une expérience : il peut y avoir de la lumière, du visuel, des transitions sans pause, un thème qui relie tout.
CLH : L’audience à Montréal, elle est comment ?
Émilie : Très curieux·ses, mais constituée souvent de musicien·nes. Ici, chaque discipline va voir sa propre scène. Mais il y a un bon croisement entre les scènes contemporaines et improvisées. Et des séries régulières comme Mardi Spaghetti ou Mercredi Musique permettent à une communauté de se développer, souvent plus noise ou DIY que classique.
CLH : Tu dirais que c’est différent d’autres villes ?
Émilie : Oui, Montréal c’est petit, très communautaire. On croise souvent les mêmes personnes. C’est un cercle tissé serré.
CLH : Et le lien entre improvisation et liberté ?
Émilie : La liberté, c’est être soi, se montrer tel qu’on est. En impro, chaque fois c’est une nouvelle rencontre. C’est un espace pour s’exprimer sans se censurer.
CLH : Si tu devais supprimer un des trois termes : composition, concept, improvisation ?
Émilie : J’hésite entre composition et improvisation. Parfois, je trouve que certaines compositions contemporaines sont trop complexes pour être partagées. À l’inverse, l’impro peut être un vrai espace de co-création. Donc, peut-être que je retirerais la composition… mais c’est dur !
CLH : Qu’est-ce qui rassemble les improvisateur·ices ?
Émilie : Le plaisir, le jeu, retrouver une liberté presque enfantine. Ce qui divise ? L’ego. Quand quelqu’un ne laisse pas d’espace aux autres, qu’il n’écoute pas. L’écoute, c’est central.
CLH : Ton son favori ?
Émilie : Le son de de la lame des patins sur la glace.
CLH : Une note spéciale ?
Émilie : Le ré grave à la trompette. Il me donne beaucoup de latitude. Je peux vraiment jouer avec les quarts de tons.
CLH : Un intervalle préféré ?
Émilie : Les septièmes. Surtout mineures, mais ça dépend du contexte.
CLH : Est-ce qu’il y a une sonorité typique dans l’improvisation de Bakarlari ?
Thomas : Je dirais qu’il y a des gestes, des sons qu’on aime et qu’on ramène dans différents contextes. Ce sont des éléments qui reflètent ce qu’on écoute, notre bagage personnel.
CLH : Tu penses que cette approche est propre à Bakarlari, ou plus généralement aux musicien·nes de musique contemporaine qui improvisent ?
Thomas : Je ne crois pas que cette approche est propre à Bakarlari, mais je crois qu’il y a différentes approches dépendant du contexte. Par exemple, je me souviens d’une analogie que Lori Freedman m’a partagée suite à un duo qu’on a fait; elle me disait qu’une première rencontre entre deux improvisateur·ices ressemblent souvent à un magasin de tissus – on se montre nos tissus et on charge des agencements.
CLH : Et au sein du groupe, y a-t-il un leader ou une hiérarchie ?
Thomas : Non, pas du tout. Il n’y a pas de chef·fes désigné. Le leadership passe dans les regards, la respiration, les sons. Il y a un échange de leadership, mais ce n’est pas planifié. C’est très organique.
CLH : Pour toi, y a-t-il un son typique de Montréal ?
Thomas : Oui, le son de la neige très froide qui crounch sous les bottes. Les montagnes de neige qui coupent la résonance; ça créer une sorte de silence,
CLH : Tu crois que cette géographie, ce paysage, influence votre musique ?
Thomas : Oui, même inconsciemment. On est le résultat de ce qu’on entend tous les jours, même si on ne le réalise pas.
CLH : Et tu dirais que votre activité musicale est importante pour la ville ?
Thomas : J’ai mis du temps à le voir, mais oui. À travers mon enseignement, mes propositions de création et d’écoute, je pense que je contribue à quelque chose ici.
CLH : L’audience ici est-elle différente de celle d’ailleurs ?
Thomas : Oui. Je sens toujours une chaleur accueillante provenant de notre communauté ici. J’ai aussi envie de croire qu’un audience n’est pas monolithique.
CLH : Est-ce que tu vois un lien entre improvisation et liberté ?
Thomas : Oui, mais pas comme un grand vide de liberté totale. Mon langage improvisé, c’est un tiroir pêle-mêle. Et la liberté se trouve dans les interstices entre les éléments. Il y a une tension entre stratégie et lâcher-prise, entre ce qu’on prépare et ce qu’on laisse arriver.
CLH : Si tu devais supprimer un des trois termes – composition, concept ou improvisation – lequel ?
Thomas : Peut-être « composition ». C’est celui qui m’inspire le moins dans ce contexte-là.
CLH : Qu’est-ce qui rassemble les improvisateur·ices ?
Thomas : Le fait de se retrouver dans une forme de chaos et d’essayer d’en faire quelque chose de beau ensemble. C’est aussi très intime d’entendre les sons que l’autre aime. On accède à une part profonde de l’autre.
CLH : Et ce qui les divise ?
Thomas : Les absolus. Quand on commence à dire « ça, c’est de l’impro » ou « ça, ça n’en est pas », ça peut créer des divisions. Il faut rester ouvert.
CLH : Ton son préféré ?
Thomas : Le clac-clac des talons hauts sur le marbre. C’est puissant, statuaire.
CLH : Une note spéciale pour toi ?
Thomas : Non. Toutes les notes ont leur place, leur valeur.
CLH : Un intervalle favori ?
Thomas : Les octaves. J’aime les grands sauts. Quand je compose, je commence souvent avec des octaves. C’est une manière de créer un espace dans la mélodie; il y a tellement de possibilités à l’intérieur des octaves.
CLH : Marilène, quelle sonorité est typique pour les improvisations de Bakarlari ?
Marilène : Récemment, on a beaucoup exploré les espaces réverbérants, comme les chapelles. Quelque chose de lourd, large, dans la durée. Et pas mal d’électronique aussi. Mais ça dépend vraiment des projets.
CLH : Et pour l’improvisation en groupe, vous avez une approche particulière ?
Marilène : On travaille souvent avec des compositeur·ices qui écrivent des parties solo, et ensuite on improvise en groupe. Mais c’est encore nouveau pour nous. On est plus habitué·es à la musique écrite. L’impro, on apprend à le faire ensemble. Il n’y a pas encore une seule direction. Emilie serait mieux placée pour en parler, c’est elle qui dirige surtout.
CLH : Et dans la musique, il y a une hiérarchie ?
Marilène : Non, pas du tout. Dans la musique, c’est égal. Pas de chef·fes.
CLH : Y a-t-il un son qui, pour toi, est typique de Montréal ?
Marilène : Le silence après une tempête de neige. Tout est absorbé. Il n’y a plus de réverb. On se sent vraiment québécois dans ces moments-là.
CLH : Est-ce que la géographie influence votre musique ?
Marilène : Oui. La nordicité, le Nord, la noirceur, le temps qui s’étire… tout ça influence notre écoute, notre rapport aux sons, et aux autres aussi.
CLH : Est-ce que l’activité de Bakarlari est importante pour Montréal ?
Marilène : Je pense que oui. Montréal est très ouverte à plein de groupes, mais un collectif de solistes, c’était nouveau. Ça apporte quelque chose.
CLH : Et le public à Montréal ?
Marilène : Ce que j’aime dans l’expérimental, c’est que ça rassemble les scènes francophones et anglophones. Contrairement à la musique classique où c’est assez séparé. C’est un beau mélange ici.
CLH : Quel est le lien entre improvisation et liberté ?
Marilène : C’est essentiel. En impro, j’ai envie de me sentir libre, mais aussi de connecter avec la liberté des autres. En musique écrite, c’est différent. Cette relation-là entre les libertés individuelles, c’est unique à l’impro.
CLH : Si tu devais supprimer un mot parmi composition, concept, improvisation ?
Marilène : Je dirais « concept ». Parce que parfois, le concept est juste un contenant vide.
CLH : Qu’est-ce qui rassemble les improvisateur·ices ?
Marilène : L’écoute. Le moment présent.
CLH : Et ce qui divise ?
Marilène : L’ego. Vouloir briller, jouer sa technique sans écouter… ça isole. Mais il ne devrait pas y avoir de division.
CLH : Ton son favori ?
Marilène : Les whistle tones à la flûte. Des sons doux, entrecoupés, organiques.
CLH : Une note spéciale pour toi ?
Marilène : Le do central. C’est la tonique, ça résonne bien. Satisfaisant.
CLH : Un intervalle particulier ?
Marilène : Peut-être la sixte. Majeure ou mineure. Elle me mélange, surtout selon comment on la pense, par en haut ou en bas, les renversements…
Fondé en 2018 par la trompettiste Émilie Fortin, le collectif Bakarlari est né d’une volonté de faire découvrir la musique contemporaine et nouvelle en version solo dans le but avoué de créer un nouveau canon musical, en jouant et rejouant des œuvres souvent peu – ou pas – connues du public. Travaillant en étroite collaboration avec des compositeurs.trices d’ici et d’ailleurs, ses membres sont toujours désireux.ses de repousser les limites techniques de leurs instruments et de découvrir de nouvelles sonorités. Avec plusieurs improvisateurs-trices expérimentés-es, Bakarlari aborde également l’improvisation collective comme une source permanente de développement du vocabulaire propre à chaque interprète.
Bakarlari représente ici la jeune génération de musicien·ne·s de Montréal qui s’engagent activement dans la pratique de l’improvisation. Les projets sont conçus à la base par Émilie Fortin, puis réalisés collectivement avec les musicien·ne·s associé·e·s au pool de Bakarlari.
Founded in 2018 by trumpeter Émilie Fortin, the collective Bakarlari was born of a desire to showcase contemporary and new music in solo versions with the avowed aim of creating a new musical canon, playing and replaying works that are often little-known – or not yet known – to the public. Working in close collaboration with composers from near and far, its members are always keen to push back the technical limits of their instruments and are eager to discover new sounds. With several experienced improvisers, Bakarlari also approaches collective improvisation as an ongoing source of development of each performer’s own vocabulary.
deutsch:
Das 2018 von der Trompeterin Émilie Fortin gegründete Kollektiv Bakarlari entstand aus dem Wunsch, zeitgenössische und neue Musik in Soloversionen zu präsentieren, mit dem erklärten Ziel, einen neuen musikalischen Kanon zu schaffen, indem es Werke spielt und wiedergibt, die der Öffentlichkeit oft wenig oder noch gar nicht bekannt sind. Die Mitglieder des Ensembles, die eng mit Komponisten aus nah und fern zusammenarbeiten, sind stets bestrebt, die technischen Grenzen ihrer Instrumente zu erweitern und neue Klänge zu entdecken. Mit mehreren erfahrenen Improvisatoren betrachtet Bakarlari die kollektive Improvisation auch als eine ständige Quelle für die Entwicklung des eigenen Vokabulars jedes Interpreten.
Bakarlari repräsentiert hier die jüngere Generation von Musiker_innen Montréals, die sich intensiv mit Improvisation auseinander setzen. Die Projekte werden grundsätzlich von Émilie Fortin entworfen und dann gemeinsam mit den angefügten Musiker_innen des Bakarlari-Pools umgesetzt.
Interviews:
Émilie Fortin
CLH: Denkst du, man würde Bakarlari beim Hören erkennen?
Émilie: Man würde auf jeden Fall die Solist_innen erkennen, weil jede_r eine sehr eigene Stimme hat. Aber als Ensemble, haben wir wahrscheinlich noch keine einheitliche Klangsignatur.
CLH: Und die Organisation? Ist das ein Kollektiv?
Émilie: Ich habe die künstlerische Leitung, also habe ich das letzte Wort, aber alle Ideen sind willkommen. Es ist ein Solist_innen-Ensemble mit variabler Besetzung: die Musiker_innen wechseln, je nach Projekt.
CLH: Gibt es für dich einen typischen Klang von Montréal?
Émilie: Montréal ist sehr experimentell, auch stark elektroakustisch geprägt. Es gibt eine echte Vielfalt. Es ist eine Stadt, in der jede_r seine Szene finden kann. Für mich ist sie freier als Toronto und lebendiger als New York.
CLH: Und beeinflusst diese Geografie, diese Atmosphäre eure Praxis?
Émilie: Ja. Montréal zieht viele Menschen an, hier entstehen die Verbindungen. Für mich war es ein Traum, hierherzukommen – aus meiner kleinen Heimatstadt. Man spürt, dass hier alles passiert.
CLH: Ist Bakarlari wichtig für Montréal?
Émilie: Ich hoffe es. Soweit ich weiß, sind wir das einzige Solist_innen-Kollektiv. Die Idee ist, dem Individuum Raum zu geben, in der Co-Kreation mit Komponist_innen. Nicht nur ein Stück zu spielen, sondern wirklich mit der Verbindung von Instrument und musikalischer Persönlichkeit zu arbeiten.
CLH: Und die künstlerische Identität der Gruppe?
Émilie: Es ist genau dieser Mix aus Solo, Improvisation und durchdachter Inszenierung. Es ist nicht einfach eine Reihe von Solos wie bei einem klassischen Recital. Wir schaffen ein Erlebnis: mit Licht, visuellen Elementen, Übergängen ohne Pause, einem verbindenden Thema.
CLH: Wie ist das Publikum in Montréal?
Émilie: Sehr neugierig, aber oft selbst Musiker_innen. Hier besucht jede Sparte ihre eigene Szene. Aber es gibt viele Überschneidungen zwischen den zeitgenössischen und improvisierten Szenen. Reihen wie Mardi Spaghetti oder Mercredi Musique helfen, eine Community zu bilden – oft eher noise- oder DIY-orientiert als klassisch.
CLH: Ist das anders als in anderen Städten?
Émilie: Ja, Montréal ist klein und sehr gemeinschaftlich. Man trifft oft dieselben Leute. Es ist ein enges Netzwerk.
CLH: Und der Zusammenhang zwischen Improvisation und Freiheit?
Émilie: Freiheit bedeutet, man selbst zu sein, sich so zu zeigen, wie man ist. In der Improvisation ist jedes Mal ein neues Aufeinandertreffen. Es ist ein Raum, um sich ohne Selbstzensur auszudrücken.
CLH: Wenn du einen der Begriffe streichen müsstest – Komposition, Konzept oder Improvisation?
Émilie: Ich schwanke zwischen Komposition und Improvisation. Manchmal finde ich, dass zeitgenössische Kompositionen zu komplex sind, um wirklich geteilt zu werden. Umgekehrt kann Improvisation ein echter Raum für Co-Kreation sein. Also vielleicht würde ich die Komposition streichen … aber das ist schwer!
CLH: Was vereint Improvisator_innen?
Émilie: Der Spaß, das Spiel, eine fast kindliche Freiheit wiederzufinden. Und was trennt sie? Das Ego. Wenn jemand keinen Raum lässt, nicht zuhört. Zuhören ist zentral.
CLH: Dein Lieblingsklang?
Émilie: Der Klang von Schlittschuhkufen auf Eis.
CLH: Eine besondere Note?
Émilie: Das tiefe D auf der Trompete. Es gibt mir viel Spielraum. Ich kann wirklich mit Vierteltönen arbeiten.
CLH: Ein Lieblingsintervall?
Émilie: Die Septimen. Vor allem die kleine, aber es kommt auf den Kontext an.
Thomas Gauthier-Lang
CLH: Gibt es für dich einen typischen Klang in der Improvisation von Bakarlari?
Thomas: Ich würde sagen, es gibt Gesten, Klänge, die wir mögen und die wir in verschiedenen Kontexten immer wieder einsetzen. Das sind Elemente, die widerspiegeln, was wir hören, was wir selbst mitbringen.
CLH: Denkst du, dieser Zugang spezifisch für Bakarlari ist oder trifft der allgemeiner für improvisierende Musiker_innen aus der zeitgenössischen Musik zu?
Thomas: Ich glaube nicht, dass das nur Bakarlari betrifft. Es gibt unterschiedliche Herangehensweisen, je nach Kontext. Ich erinnere mich an ein Bild, das Lori Freedman mir nach einem Duo gegeben hat: Sie sagte, ein erstes Treffen zwischen zwei Improvisierenden sei wie Geschäft mit Stoffen – man zeigt sich gegenseitig seine Stoffe und probiert Kombinationen aus.
CLH: Gibt es in der Gruppe eine Leitung oder Hierarchie?
Thomas: Nein, überhaupt nicht. Es gibt keine festgelegte Leitung. Führung entsteht durch Blicke, Atmung, Klänge. Die Führung wechselt, aber nicht geplant – das ist sehr organisch.
CLH: Gibt es für dich einen typischen Klang von Montréal?
Thomas: Ja – das Geräusch von sehr kaltem Schnee, der unter den Stiefeln knirscht. Und die Schneehaufen, die den Nachhall schlucken – das erzeugt eine Art Stille.
CLH: Denkst du, dass diese Geografie, diese Landschaft eure Musik beeinflusst?
Thomas: Ja, selbst unbewusst. Wir sind das Ergebnis dessen, was wir jeden Tag hören, auch wenn wir das gar nicht so wahrnehmen.
CLH: Ist eure musikalische Tätigkeit deiner Meinung nach wichtig für die Stadt?
Thomas: Ich habe eine Weile gebraucht, um das zu erkennen, aber ja. Durch meine Lehrtätigkeit, durch meine Vorschläge in der künstlerischen Arbeit und im Hören glaube ich, dass ich hier etwas beitrage.
CLH: Ist das Publikum hier anders als anderswo?
Thomas: Ja. Ich spüre hier immer eine herzliche Offenheit in unserer Community. Und ich will auch glauben, dass ein Publikum nie etwas Einheitliches ist.
CLH: Siehst du einen Zusammenhang zwischen Improvisation und Freiheit?
Thomas: Ja, aber nicht im Sinne eines großen Raums totaler Freiheit. Meine improvisatorische Sprache ist eher wie eine Wühlkiste – und die Freiheit liegt in den Zwischenräumen zwischen den Dingen. Es gibt eine Spannung zwischen Strategie und Loslassen, zwischen dem, was man vorbereitet hat, und dem, was man einfach geschehen lässt.
CLH: Wenn du einen der Begriffe streichen müsstest – Komposition, Konzept oder Improvisation – welchen?
Thomas: Vielleicht „Komposition“. In diesem Kontext spricht mich das am wenigsten an.
CLH: Was verbindet Improvisierende?
Thomas: Dass wir gemeinsam in einem gewissen Chaos stehen – und versuchen, daraus gemeinsam etwas Schönes zu machen. Es ist auch sehr intim, die Klänge zu hören, die jemand liebt. Man bekommt Zugang zu einem tiefen Teil der anderen Person.
CLH: Und was trennt sie?
Thomas: Absolutheitsansprüche. Wenn jemand sagt: „Das ist Improvisation“ oder „Das ist keine“, dann entstehen schnell Gräben. Man muss offen bleiben.
CLH: Dein Lieblingsklang?
Thomas: Das Klack-Klack von High Heels auf Marmor. Kraftvoll, statuarisch.
CLH: Eine besondere Note?
Thomas: Keine. Jede Note hat ihren Platz, ihren Wert.
CLH: Ein bevorzugtes Intervall?
Thomas: Oktaven. Ich liebe große Sprünge. Wenn ich komponiere, beginne ich oft mit Oktaven. Damit schaffe ich Raum in der Melodie – da steckt unglaublich viel Möglichkeit drin.
Marilène Provencher-Leduc
CLH: Marilène, welcher Klang ist typisch für die Improvisationen von Bakarlari?
Marilène: In letzter Zeit haben wir viel mit halligen Räumen gearbeitet – zum Beispiel in Kapellen. Etwas Schweres, Weitläufiges, das sich in der Zeit ausdehnt. Und auch ziemlich viel mit Elektronik. Das hängt immer vom jeweiligen Projekt ab.
CLH: Habt ihr eine besondere Herangehensweise an Gruppenimprovisation?
Marilène: Wir arbeiten oft mit Komponist_innen, die Soloparts schreiben, und danach improvisieren wir als Gruppe. Aber das ist für uns noch recht neu. Wir sind mehr an notierte Musik gewöhnt. Improvisation – das lernen wir gerade gemeinsam. Es gibt noch keine feste Richtung. Émilie könnte das besser erklären, sie übernimmt meist die Leitung.
CLH: Gibt es innerhalb der Musik eine Hierarchie?
Marilène: Nein, überhaupt nicht. In der Musik sind wir gleichberechtigt. Es gibt keine Leitungspersonen.
CLH: Gibt es für dich ein typisches Klangbild von Montréal?
Marilène: Der Moment der Stille nach einem Schneesturm. Alles wird geschluckt. Kein Nachhall mehr. In solchen Momenten fühlt man sich wirklich wie eine Québécoise.
CLH: Beeinflusst die Geografie eure Musik?
Marilène: Ja. Die nordische Landschaft, die Dunkelheit, die gedehnte Zeit – das alles prägt unser Hören, unseren Umgang mit Klang, auch miteinander.
CLH: Ist Bakarlari wichtig für Montréal?
Marilène: Ich glaube schon. Montréal ist offen für viele Gruppen, aber ein Solist_innenkollektiv war neu. Das bringt eine andere Perspektive ein.
CLH: Und das Publikum in Montréal?
Marilène: Was ich an der experimentellen Szene liebe, ist, dass sie die französisch- und englischsprachigen Szenen verbindet. Ganz anders als in der klassischen Musik, wo das oft getrennt bleibt. Hier entsteht eine schöne Mischung.
CLH: Was ist die Verbindung zwischen Improvisation und Freiheit?
Marilène: Sie ist grundlegend. In der Improvisation will ich mich frei fühlen, aber gleichzeitig auch mit der Freiheit der anderen in Kontakt treten. Das ist in notierter Musik anders. Diese Beziehung zwischen individuellen Freiheiten ist etwas ganz Eigenes der Impro.
CLH: Wenn du einen Begriff streichen müsstest – Komposition, Konzept oder Improvisation?
Marilène: Ich würde „Konzept“ streichen. Manchmal ist ein Konzept nur eine leere Hülle.
CLH: Was verbindet Improvisierende?
Marilène: Das Zuhören. Der Moment im Hier und Jetzt.
CLH: Und was trennt sie?
Marilène: Das Ego. Der Wunsch, zu glänzen, Technik zu zeigen, ohne auf die anderen zu achten… das isoliert. Aber eigentlich sollte es keine Trennung geben.
CLH: Dein Lieblingsklang?
Marilène: Die Whistletones auf der Flöte. Zarte, unterbrochene, organische Klänge.
CLH: Eine besondere Note für dich?
Marilène: Das mittlere C. Es ist die Grundlage, klingt rund. Sehr befriedigend.
CLH: Ein besonderes Intervall?
Marilène: Vielleicht die Sexte – groß oder klein. Sie verwirrt mich, je nachdem, ob man sie von oben oder unten denkt, in Umkehrungen…