CLH : L’EMIQ, est-ce qu’il y a une image sonore particulière ?
Raphaël : C’est une bonne question. Je dirais que c’est une question de densité sonore. Il y a une texture compacte. C’est comme une addition d’idées très différentes, compressées ensemble. Ça crée quelque chose d’assez unique.
CLH : Est-ce que c’est une commune, un collectif ?
Raphaël : Pour moi, c’est un truc ouvert. Du début, c’était comme ça : pas de portes fermées. C’est une mise en commun, accueillante.
CLH : Et Rémi, est-ce qu’il a fondé ça ?
Raphaël : Je pense que oui. À la base, c’était des activités communautaires, ouvertes à tous. Peu à peu, c’est devenu un ensemble musical à part entière. Ça a commencé par des ateliers, puis il y a eu des projets en dehors de ces ateliers.
CLH : Tu dirais que c’est une approche artistique ?
Raphaël : Oui, absolument. L’identité, c’est justement ce mélange : comment les musicien·nes expérimentés réagissent à des sons inattendus. C’est créatif, vivant.
CLH : Et ce n’est pas fatigant parfois, pour les musicien·nes plus expérimentés ?
Raphaël : Non. Peu importe de qui ça vient, chaque son est un défi. Mon travail, c’est de le magnifier, de lui donner un sens. Pour moi, c’est pas un problème. Le résultat change, mais le processus reste le même.
CLH : Est-ce qu’il y a un son typique de Québec, ou une vibration ?
Raphaël : J’ai pas vraiment réfléchi à ça… mais il y a quelque chose qui m’a toujours fasciné : le canon de la Citadelle, en haut de la ville. Quand il tire, les oiseaux partent, puis les cloches des églises répondent. C’est comme une séquence sonore particulière à Québec.
CLH : La géographie, ça influence la musique ici ?
Raphaël : Peut-être. Historiquement, il y a la haute ville, la bourgeoisie, et la basse ville, le peuple. Et c’est en bas que la musique improvisée se passe. En haut, c’est plus classique. Ça a probablement un effet sur les lieux, sur qui participe. C’est fort, cette séparation ici.
CLH : Est-ce que l’EMIQ est important pour la ville ?
Raphaël : Oui, je pense. Quand j’ai commencé, il n’y avait pas d’ensemble organisé comme ça. Ça donne un souffle, ça regroupe les gens. Avant, l’impro à Québec, c’était des petites initiatives isolées.
CLH : Et le public ici, il est différent de celui de Montréal ou Rimouski ?
Raphaël : Difficile à dire. C’est souvent les mêmes gens qui reviennent. Y’a un certain chevauchement avec d’autres scènes, mais pas complet. Peut-être 30 à 50 % se recoupent. Les gens qui viennent sont curieux·ses, ouverts. C’est pas le public typique d’un concert de musique contemporaine.
CLH : Tu dirais qu’il y a un rapport entre la musique improvisée et la liberté ?
Raphaël : Oui. Je pense que la musique improvisée montre que la liberté, c’est pas dangereux. C’est une démonstration forte de ça. Et certains ne peuvent pas rester. J’ai vu des gens quitter, trop émus ou déstabilisés. Mais pour ceux qui restent, ça casse des barrières. Et ça montre aussi que la liberté peut créer une communauté.
CLH : Si tu devais supprimer un des mots suivants : composition, improvisation, concept ?
Raphaël : Composition, je pense. Selon ma définition du mot, ce serait celui-là.
CLH : Qu’est-ce qui rassemble et qu’est-ce qui divise les musicien·nes dans l’EMIQ ?
Raphaël : Le sens de communauté rassemble. La volonté de faire quelque chose ensemble. Mais ce qui nous divise, c’est qu’on a tous des idées différentes sur ce que la musique devrait devenir. Et c’est aussi ça qui fait la richesse.
CLH : Est-ce qu’il y a parfois des tensions ?
Raphaël : Je les ai pas perçues. Peut-être que je suis naïf, mais j’ai pas vu de clans. Les gens ici sont très tolérants, je trouve.
CLH : Ton son favori ?
Raphaël : J’aime les métaux qui résonnent. En ce moment, c’est ça. Mais j’ai pas de son préféré fixe.
CLH : Et une note spéciale ?
Raphaël : Non, je pense pas. Je travaille en relatif, je m’attache pas à une note.
CLH : Un intervalle favori ?
Raphaël : La tierce mineure. Je trouve qu’on la boude trop souvent. Et avec les cloches, c’est un intervalle instable, parfois majeur, parfois mineur. Ça crée des couleurs magnifiques.
CLH : Y a-t-il une sonorité ou une image sonore propre à l’EMIQ ? Est-ce qu’on pourrait le reconnaître sur un enregistrement ?
François : Je pense que oui, et ça vient surtout de l’éclectisme des musicien·nes. On a des gens de backgrounds très différents : free jazz, classique, rock, performance, autodidactes ou ultra formés. Ce mélange-là colore vraiment le son. Ça change à chaque concert, parce que la formation varie tout le temps. Ce n’est jamais la même composition humaine, donc musicalement, c’est toujours nouveau et imprévisible.
CLH : Et malgré cette diversité, est-ce que ça donne une identité ?
François : Justement, c’est ça l’identité : l’absence de formule fixe. C’est ça qui rend la chose unique.
CLH : Qu’est-ce qui fait une bonne ou mauvaise soirée ?
François : Une bonne soirée, c’est quand on sent que les musicien·nes dialoguent vraiment. Mais même une soirée plus difficile peut être importante. Elle provoque des questions, des réflexions. L’auditeur·ices a aussi un rôle à jouer dans cette interaction.
CLH : Quelle est l’identité artistique de l’EMIQ pour toi ?
François : Pour moi, c’est un outil d’ouverture. C’est inclusif, ça donne accès à la musique improvisée, autant pour les musicien·nes que pour le public. Je le vois comme pédagogique, au sens de faire découvrir, pas de transmettre un savoir fixe. Même les musicien·nes expérimentés y apprennent quelque chose.
CLH : Et l’aspect collectif ?
François : C’est clair que Rémy est le moteur, mais c’est ouvert. Si je voulais organiser quelque chose sous le nom de l’EMIQ, je pourrais. Et avec musiquepasd’air, c’est complètement collectif, horizontal.
CLH : Y a-t-il une vibration, un son qui représente Québec pour toi ?
François : Pas un son précis, mais une ambiance : un calme bouillonnant. C’est une petite ville, mais il y a beaucoup de création. Ce n’est jamais oppressant, c’est à échelle humaine. Et même géographiquement, la distinction Haute-Ville / Basse-Ville a influencé l’organisation culturelle, même si ça tend à s’effacer.
CLH : Est-ce que l’activité d’EMIQ est importante pour la ville ?
François : Pour la grande ville, c’est marginal. Mais pour la communauté, c’est essentiel. Ça crée un espace de rencontre, ça nourrit le tissu social autant que musical.
CLH : Et l’audience à Québec, elle est différente ?
François : C’est une petite scène, très fidèle. À Québec, on connaît tout le monde. Il y a une proximité, une facilité de contact avec le public qui est très forte. C’est peut-être moins anonyme qu’ailleurs.
CLH : Quelle place a la liberté dans cette musique ?
François : Elle est fondamentale. La liberté de jouer, de ne pas jouer, de proposer ses propres règles. Même lorsqu’on se met des contraintes, c’est encore un acte libre. Et c’est ça qui rend cette musique pertinente.
CLH : Si tu devais supprimer un mot : composition, concept ou improvisation ?
François : Composition. C’est celui qui s’applique le moins à l’EMIQ.
CLH : Qu’est-ce qui rassemble ou divise les improvisateur·ices ?
François : L’écoute, c’est ce qui rassemble. Et ce qui divise, c’est quand deux idées musicales ne veulent pas se rencontrer. Mais même ça, ça peut être intéressant à explorer. La division n’est pas toujours négative.
CLH : Ton son favori ?
François : Un son long, grave, charnu… un son avec du corps.
CLH : Une note spéciale ?
François : Ré. C’est la seule que je pouvais reconnaître sans repère. Peut-être à cause de l’Art de la fugue de Bach.
CLH : Un intervalle préféré ?
François : La quinte juste. J’aime son côté creux, ouvert. Et en tant que guitariste, c’est un intervalle familier et central.
CLH : Y a-t-il une image sonore de l’EMIQ, comme une signature reconnaissable ?
Mathieu 1 : Il y a souvent beaucoup de monde, chacun avec son instrument, sans que ce soit décidé par un chef·fes. Ça crée une couleur sonore particulière, un peu indéterminée, qui dépend de qui est là ce jour-là. Le roulement des gens fait partie de l’identité sonore.
Matthieu 2 : Même quand ce ne sont pas les mêmes personnes, ça sonne toujours comme le même groupe. Il y a une façon de jouer dans l’EMIQ, une écoute partagée. Les gens savent comment s’intégrer.
Mathieu 1 : Il y a aussi une grande diversité de participant·es, certains viennent de la musique classique, d’autres de la pop, d’autres sont improvisateur·ices ou amateurs. Ça donne des textures variées, parfois très maîtrisées, parfois plus brutes ou lo-fi. Pour ma part, j’aime prendre une place plus discrète et me laisser porter par ce qui se passe autour.
CLH : Donc, est-ce que la pratique de l’EMIQ permet à chacun de se présenter avec ce qu’il a à offrir ?
Matthieu 2 : Oui, c’est les gens qui font l’EMIQ. Quand j’y pense, je pense d’abord à des personnes, des visages. On joue ensemble juste dans ce contexte-là. Et quand de nouvelles personnes arrivent, ça s’intègre aussi facilement, même si le roulement est lent – Québec, c’est un grand petit village.
CLH : Est-ce que l’envie d’expérimenter agit comme un désir moteur?
Mathieu 1 : Toujours. Même si ce n’est pas dit explicitement, on vient là pour essayer. Comme quand on a joué avec une partition visuelle projetée, sans l’avoir vue avant. Il fallait lire, improviser, suivre la direction de Rémi. Très expérimental et formatif.
Matthieu 2 : On vient tous les trois des arts visuels. On adore se donner des contraintes pour stimuler l’improvisation. Et l’on continue de le faire avec l’EMIQ. Moi, je ne joue presque jamais deux fois le même instrument. J’aime toucher à tout, c’est comme ça que j’expérimente.
CLH : L’EMIQ est-il un collectif gouverné par un chef·fes ?
Vincent : Dans un grand groupe, c’est dur sans personne pour nous guider. Quelqu’un comme Rémi, aide beaucoup avec ses interventions. Il est instigateur du projet, mais la direction de celui-ci reste libre et ouverte.
Matthieu 2 : Quand il dirige, on sent qu’il cherche quelque chose. Et c’est agréable de participer à cette recherche.
Mathieu 1 : Il connaît bien les différentes pratiques des gens présents. Même quand un autre prend la direction – comme toi l’autre jour – c’est intéressant. Les contraintes peuvent venir de partout.
CLH : Y a-t-il un son typique de Québec ? Une vibration particulière ?
Matthieu 2 : Pas vraiment. Ce n’est pas comme une grande ville avec un bruit constant. Il y a des différences selon les quartiers.
Mathieu 1 : Il y a quelques années, on disait que Québec était la ville du métal. Il y avait beaucoup de spectacles dans des petits bars. Ça a diminué un moment, puis ça revient grâce à des gens comme Rémi et d’autres petits collectifs.
CLH : Est-ce important que l’EMIQ existe à Québec ?
Matthieu 2 : Oui. Ça crée des ponts entre différents milieux artistiques. Sans ça, chacun reste dans sa bulle – la musique, la poésie, les arts visuels ne se croisent pas tant que ça.
Mathieu 1 : Ça attire aussi des gens avec des modes de vie alternatifs et peut-être moins ceux qui ont un rythme de vis plus métro-boulot-dodo. Et ça permet à ceux qui n’oseraient pas forcément se confronter à un gros public d’aussi participer.
CLH : Et le public ?
Matthieu 2 : C’est souvent nous-mêmes ! Et nos ami·e·es. Mais aux gros événements, il y a plus de monde. Il y a des gens de tous âges, des curieux·ses, des habitués ainsi que des gens du milieu.
CLH : Qu’est-ce que la liberté dans cette pratique ?
Mathieu 1 : La liberté, c’est de pouvoir venir ou pas. Il n’y a pas d’obligation, pas d’exclusion. Ça, c’est précieux.
Vincent : Et quand tu viens, tu peux juste écouter, manipuler un objet, lire un poème. Tu n’as pas besoin de „montrer“ que tu es libre. C’est une liberté partagée, pas démonstrative.
CLH : Si l’on devait supprimer un mot : composition, improvisation, ou concept ?
Matthieu 1 : Composition !
CLH : Qu’est-ce qui rassemble les improvisateur·ices ?
Matthieu 2 : Le plaisir de jouer, de vivre un moment. Même si l’on ne se parle pas beaucoup avant ou après, on partage quelque chose. Comme un rituel.
Vincent : C’est comme aller à l’église. Tu viens, tu joues, tu parles un peu, puis tu pars. C’est ça, le lien.
CLH : Qu’est-ce qui vous „sort“ du jeu ?
Mathieu 1 : Parfois, quand quelqu’un prend trop de place. Mais ce n’est pas forcément négatif. Il faut juste savoir laisser l’espace vivre. Accepter de ne pas toujours être au centre. Vincent : Trop de volonté ou de contrôle peuvent briser l’écoute. Moi, j’aime quand les choses fragiles émergent. Des sons qui naissent à peine ou sont sur le point de mourir.
CLH : Avez-vous un son préféré en ce moment ?
Mathieu 1 : Ces temps-ci, juste gratter doucement une corde, répéter le geste. Comme une médita
CLH: Quel sonorité représente l’image sonore d’EMIQ?
Fred: J’entend un long son très dense en fréquence qui alterne avec des sons petits, variés et touffus.
CLH: Quel approche artistique fait l’identité du EMIQ?
Fred: l’ÉMIQ, fut créé par Rémy Bélanger de Beauport qui depuis, dirige l’organisation organique. Son ouverture d’esprit et son désir de partager son art, comme de partager avec les divers types de musicien·nes, influence l’ensemble. Des musicien·nes professionnels de la musique expérimental (ou improvisé, avangarde, actuelle…) comme des musicien·nes de classique, jazz, pop, rock qui ici s’exprime autrement. Ou encore des musicothérapeutes, des musicien·nes non professionnels qui jouent comme passe-temps ou même des enfants. Le tout basé sur l’improvisation et à géométrie très variable, de 5 à 35 personnes.
CLH: Est l’EMIQ un collectif?
Fred: On pourrait dire que oui. Rémy à presque toujours pris les rênes de l’ÉMIQ parce que quelqu’un devait le faire. Et il le fait si bien par la confiance que nous avons en lui, qu’il continue de le faire.
CLH: Quel bruit est typique pour Quebec?
Fred: Pour moi c’est le son de la grande cheminée (à gauche sur l’image) de l’usine la Daishowa inc ou Papiers White Birch. Elle sonne comme un didgeridoo géant. On peut entendre sa note très grave, à des kilomètres, à l’intérieur d’un studio d’enregistrement!
CLH: La géographie et la societé içi, sont ils important pour la musique d’EMIQ?
Fred: C’est difficile à quantifier mais je suis sûr que oui. Les artistes de tous les arts s’influencent et s’inspirent entre eux. Donc inévitablement l’architecture. Mais aussi l’environnement, l’hiver froid et très lumineux, la proximité du fleuve, une ville mais aussi de grands parcs comme les Plaines d’Abraham et… Et le fait que divers gens de divers rangs sociaux (musicalement parlant) se rencontrent. Il y a beaucoup moins d’influence hiérarchique ici, qu’en Europe, par exemple.
CLH: Est l´activité d’EMIQ importante pour Quebec?
Fred: Je trouve que oui. Car en tout, je pense qu’il y a eu une cinquantaine de participant·es à l’ÉMIQ. Déjà, juste pour nous qui y jouons c’est très important, ca nous permet un espace ludique pour converser, expérimenter et croiser nos chemins. De plus, l’ÉMIQ ouvre beaucoup de portes aux nouveaux musicien·nes, leur donnant de l’expérience, une vitrine et des outils en improvisation. Et aussi, le paysage artistique de Québec en est que enrichie par cette diversité sonore comme humaine.
CLH: L’audience ici, est-il différente d’autres audiences de la musique improvisée?
Fred: Difficile à dire, bien sûr si on compare à Montréal, il y a moins de population dans la ville de Québec mais il y a sûrement moins d’évènements d’improvisations. Je pense que ca ressemble aussi, dans le sens que c’est un mélange d’habitué de la musique expérimentale et de quelques curieux·ses néophytes mais ouvert d’esprit.
CLH: Est ce qu’il y a un rapport entre la musique d’EMIQ et la liberté?
Fred: Oui. Je trouve que le fait que plein de monde de divers horizons crées ensemble, ça donne beaucoup de liberté. Aussi Rémi, qui est notre „guide·s“ essaye de respecter les envie de liberté de chacun de nous. Pour sûr, moi je me sens très libre.
CLH: S’il fallait supprimer un de ces trois termes, c’était lequel pour toi?
Fred: Composition. Improvisation. Concept. Surement „Composition“ meme si pour moi l’improvisation c’est de la composition en instantané. Car ensemble on parle plus d’improvisation et de concept.
CLH: Qu’est-ce qui rassemble les improvisateur·ices et qu’est-ce qui les divise.
Fred: La liberté qu’offre l’ÉMIQ, ce désir de s’exprimer dans la spontanéité, entre créateur·ices de tout acabit nous rassemble. Avec l’ÉMIQ nous somme libre d’aller jouer ou pas, on pourrait dire que ce qui nous divise, ce sont nos horaires ou juste si ça nous tente pas de jouer un soir? Avec l’ÉMIQ je ne sens pas trop de divisions. Avec d’autres ensembles, peut-être que les choix d’esthétique ou les façon d’improviser, divise les joueur·euses. Certains ne jouent qu’avec ceux qui connaissent extrêmement bien le langage jazz, d’autres ne jouent qu’avec les bruitistes et ainsi de suite.
CLH: Quel est ton bruit ou son favori?
Fred: Quand la radio n’arrive pas à syntoniser qu’un seul poste mais en mixe 2 a la fois. Ça crée de la musique magnifique.
CLH: Ta note favori/une note speciale pour toi
Fred: la „Brown note“
CLH: ton interval favori / un interval special
Fred: l’interval entre 2 silences, un par rapport à l’autre. Un silence radio et un silence de mort.
CLH : Quelle est l’identité sonore de l’EMIQ selon toi ?
Lux : Pour moi, qui n’ai pas une grosse formation musicale, c’est une question de liberté, d’écoute et de respect des sons proposés. Il y a quelque chose de très joueur·euses, décomplexé. Ce n’est pas snob, donc très ouvert. Tu peux faire partie de la musique même si tu n’es pas un grand musicien·nes, tant que tu écoutes, que tu respectes, que tu ne veux pas briller plus que les autres. Rémy parle souvent de vibe — je trouve que c’est exactement ça : respect, joie, écoute.
CLH : C’est un collectif ? Une communauté ?
Lux : C’est un ensemble, mais aussi un peu tout ça. Des gens de divers horizons qui se rassemblent par amour pour la musique improvisée. Pour la plupart, ce n’est pas une carrière, c’est une passion. L’impro est encore jeune à Québec. Et les décisions, c’est très organique, pas de hiérarchie stricte.
CLH : Et l’organisation derrière tout ça ?
Lux : Il y a l’organisme Musique Pas d’Air — jeu de mots, bien sûr — qui regroupe les artistes autour de l’EMIQ. C’est un peu underground. Rémy fait beaucoup, mais chacun contribue. Moi, je viens d’intégrer Musique Pas d’Air, mais je joue avec l’EMIQ depuis deux ou trois ans.
CLH : Québec a-t-elle un son particulier pour toi ?
Lux : Oui, c’est un poème urbain. Des bruits de machines, de vitres qui cassent, de construction constante. Il y a cette sensation de mouvement, de création/déconstruction continue.
CLH : Et la géographie de la ville ? Le fleuve, la forme ?
Lux : Oui, Québec est comme une bulle. Pas complètement fermée, mais enveloppée. Ça influence l’énergie. C’est un point de passage : les musicien·nes arrêtent ici entre Montréal et Toronto, ou en revenant d’Europe. Musique Pas d’Air offre même l’hébergement parfois — c’est très punk, autogéré, chaleureux.
CLH : Est-ce que l’activité de l’EMIQ est importante pour Québec ?
Lux : Je ne pense pas que la ville en soit consciente. C’est encore marginal. Mais pour ceux qui participent, c’est vital. Et ça commence à s’imprimer, doucement. Québec est conservatrice au niveau culturel, mais ça change. On atteint plus de monde en croisant les genres, en intégrant poésie, danse, etc. C’est une passerelle.
CLH : Et le public ?
Lux : Très restreint, souvent un cercle d’initié·es. Mais ça pousse vite. Il y a un engouement naissant. Il faut amener les gens avec ce qu’ils connaissent, pour leur faire découvrir l’impro.
CLH : Quel rapport vois-tu entre musique improvisée et liberté ?
Lux : L’EMIQ est conduit de façon très libre. Hier, c’était une première (pour moi) d’avoir une direction comme un chef·fes d’orchestre. Normalement, c’est le chaos, le jeu. Il y a une liberté dans ce chaos. Un objectif atteint sans en être conscient. C’est enfantin, mais pas immature — c’est libre.
CLH : Si tu devais supprimer un des mots : composition, concept, improvisation ?
Lux : Composition.
CLH : Qu’est-ce qui rassemble les improvisateur·ices·ices ?
Lux : Le besoin de briser l’isolement. Jouer ensemble, c’est sortir de sa bulle, créer une énergie commune, sans jugement. On se prend comme on est, égal à égal.
CLH : Et ce qui peut diviser ?
Lux : Peut-être la pensée. Quand on commence à trop penser, à se comparer, on se déconnecte. Mais quand ça marche, on est juste dans l’émotion, dans la résonance. Il n’y a plus de séparation.
CLH : Ton son favori ?
Lux : L’instant juste entre le bruit intense et le silence. Ce moment où tout s’arrête, mais ça résonne encore. C’est ça qui me fait flotter.
CLH : Une note spéciale ?
Lux : Mi.
CLH : Un intervalle préféré ?
Lux : Do–Mi–Sol. L’accord majeur de base. Sur le piano, c’est simple mais fort.
CLH : Quelle sonorité ou image sonore y a-t-il dans l’EMIQ ?
Rémy : Les masses sonores et les interruptions précises. Je joue aussi avec le GGRIL, l’Ensemble SuperMusique, j’ai joué avec BerIO, ONCEIM… mais l’EMIQ, c’est particulier : on plonge dans une masse orchestrale que d’autres groupes évitent. On est aussi hyper réactif·ives, capables d’attaquer toustes en même temps avec une précision unique.
CLH : Sur un enregistrement, tu reconnaîtrais l’EMIQ ?
Rémy : Non. Et c’est très bien comme ça. On ne cherche pas une identité sonore fixe. L’important, c’est que ça existe, que ça se passe.
CLH : C’est une approche artistique en soi, juste le fait d’être là ?
Rémy : Oui, parce qu’avant l’EMIQ, cette communauté-là n’existait pas. Même si l’EMIQ jouait mal, ça resterait une démarche artistique, celle de créer une communauté, c’est de l’art. Et bien sûr, quand je dirige, ça me ressemble : des masses, des angles, Stockhausen, Xenakis. Et quand d’autres prennent la direction, ça change complètement.
CLH : C’est un collectif ?
Rémy : Non. l’EMIQ, c’est mon orchestre. Je fais tout : administration, affiches, interviews, direction, ramasser les bières renversées. C’est un projet personnel qui crée une communauté. Par contre, Musique pas d’air, l’organisme derrière toute l’organisation de musique improvisée à Québec, c’est un collectif, nous sommes 6 personnes. Mais pour l’EMIQ, c’est moi qui décide.
CLH : Y a-t-il un son typique de Québec ?
Rémy : Pas un son, mais un contexte. Québec est imprégnée d’art performance : des actions absurdes, du feu, des performances bruitistes. Ça influence forcément la musique improvisée. Et c’est aussi la seule scène d’improvisation que je connaisse où il y a autant de personnes queer.
CLH : Et la géographie ?
Rémy : Québec est une ville hostile à l’art. La majorité habite en banlieue, travaille, regarde la télé. Le centre-ville, c’est une bulle. Mais il y a une scène de sous-culture forte, qui existe malgré tout.
CLH : L’EMIQ est-il important pour la ville ?
Rémy : Pour la grande ville de Québec? Non. Pour notre scène, oui. L’EMIQ crée une occasion de se voir, de parler, de créer ensemble. À Québec, les cercles artistiques sont comme fermés : il y a du théâtre, du cirque, des arts visuels et pourtant, on se croise rarement entre les disciplines, on n’est pas au courant des activités des autres. Dans les années ’90, un journal listait tous les évènements sur la même page, mais Facebook a pris le relais, le journal est disparu, et maintenant Facebook est obsolète et il ne reste rien. Musique pas d’air maintient un agenda pour toute la musique nouvelle à Québec, mais les autres scènes m’échappent.
CLH : Le public est différent d’ailleurs ?
Rémy : Pas tant. Un public de musique improvisée, c’est toujours un mélange : jeunes, vieux, universitaires, marginaux. Mais c’est trop blanc à Québec. Ma ville si blanche dans les années ’90 a beaucoup changé, pour le mieux avec toute une diversité culturelle, mais la musique — improvisée, mais aussi classique, rock, etc. — n’a pas suivi le changement. J’ai travaillé pour la parité hommes-femmes dans l’EMIQ, et ça a marché. Pour la diversité culturelle, dans notre public comme dans l’orchestre, je pense que je sais ce qu’il faut faire, mais je n’en ai pas l’énergie pour l’instant.
CLH : Quel est le rapport entre liberté et musique improvisée ?
Rémy : Dans l’EMIQ, chacun peut apporter son propre truc, mais ça reste collectif. Liberté = responsabilité. Chaque musicien·nes est responsable du son de l’ensemble et on sent cette liberté-responsabilité très fort.
CLH : Un terme à supprimer entre composition, concept, improvisation ?
Rémy : Composition.
CLH : Qu’est-ce qui rassemble et divise les improvisateur·ices ?
Rémy : Ce qui les rassemble : le besoin de ne pas être seuls. Ce qui les divise : le syndrome de l’imposteur. Tout le monde doute de sa légitimité à être là.
CLH : Ton son préféré ?
Rémy : La lampe au sodium dans un stationnement souterrain. Ce bourdonnement jaune… ghzhzhzhzhzh.
CLH : Une note spéciale ?
Rémy : Fa dièse. Sur mon violoncelle, elle sonne plus fort que les autres. Et à la guitare, deux cordes ouvertes par dessus un power chord sur F# est l’accord grunge par excellence.
CLH : Un intervalle ?
Rémy : La seconde majeure. Ça frotte bien. La mineure, c’est trop cliché « film d’horreur ». La majeure reste neutre, statique, suspendue.
L’EMIQ (Ensemble de musique improvisée de Québec) est l’orchestre d’improvisateur·ices de la ville de Québec. Fondé en 2017, il est dirigé par Rémy Bélanger de Beauport et regroupe à chaque concert entre 5 et 25 musicien·nes provenant des quatre coins de sa ville, parfois d’un peu plus loin.
Les concerts de l’EMIQ s’élaborent en fonction du lieu d’accueil, suivant les idées transmises par l’espace : autour du public, au milieu du public, sur une scène, sous un chapiteau, dans chaque cachette d’une église, en marche à l’extérieur, etc. L’EMIQ joue parfois des pièces complètement improvisées avec quelques contraintes, ou se laisse guider par ses nombreuses collaborations notamment avec la danse, la poésie et l’art performance.
Au niveau du fonctionnement, une invitation à jouer dans l’EMIQ est envoyée pour chaque concert à une liste d’une centaine de musicien·nes soigneusement élaborée par son directeur; chacun·e indique alors sa présence dans un sondage qui devient la liste officielle des membres de l’orchestre pour un concert donné.
L’EMIQ se caractérise par une intensité de jeu qui réunit autant des musicien·nes professionnel·les de formation que des artistes sonores ou des autodidactes de tous les horizons.
EMIQ (Ensemble de musique improvisée de Québec) (deutsch)
Das EMIQ ist das Orchester der Improvisator·innen der Stadt Québec. Gegründet im Jahr 2017, wird es von Rémy Bélanger de Beauport geleitet und versammelt bei jedem Konzert zwischen 5 und 25 Musiker·innen aus allen Ecken der Stadt – gelegentlich auch von etwas weiter her.
Die Konzerte des EMIQ entwickeln sich jeweils im Dialog mit dem Aufführungsort und folgen den Ideen, die der Raum vorgibt: rund um das Publikum, mitten im Publikum, auf einer Bühne, in einem Zelt, in sämtlichen Nischen einer Kirche, unterwegs im Freien usw. Das EMIQ spielt manchmal vollständig improvisierte Stücke mit bestimmten Vorgaben oder lässt sich von zahlreichen interdisziplinären Kooperationen inspirieren – etwa mit Tanz, Poesie oder Performancekunst.
Die Organisation des Ensembles beruht auf Einladungen, die für jedes Konzert an eine sorgfältig zusammengestellte Liste von etwa hundert Musiker·innen aus Québec verschickt werden. Wer Zeit und Interesse hat, trägt sich in eine Umfrage ein, aus der die endgültige Besetzung für das jeweilige Konzert hervorgeht.
EMIQ zeichnet sich durch eine besondere Spielintensität aus, die sowohl professionell ausgebildete Musiker·innen als auch Klangkünstler·innen und Autodidakt·innen aus verschiedensten Bereichen zusammenführt.
Interviews:
Rémy Bélanger de Beauport
CLH: Welches Klangvorstellung prägt EMIQ?
Rémy: Klangmassen und präzise Unterbrechungen. Verglichen mit GGRIL, Ensemble SuperMusique, BerIO oder ONCEIM, also anderen gr0ßen Gruppen mit denen ich gespielt habe, ist das die Besonderheit von EMIQ: Wir tauchen in eine orchestrale Klangmasse ein, die andere Gruppen eher meiden. Wir sind auch extrem reaktionsschnell, in der Lage, alle gleichzeitig mit einer einzigartigen Präzision einzusetzen.
CLH: Würdest du EMIQ auf einer Aufnahme wiedererkennen?
Rémy: Nicht unbedingt. Und das ist gut so. Wir streben keine feste klangliche Identität an. Wichtig ist, dass es existiert, dass es passiert.
CLH: Ist allein das Dabeisein schon ein künstlerischer Ansatz?
Rémy: Ja, denn vor EMIQ gab es diese Community nicht. Selbst wenn EMIQ schlecht spielen würde, wäre es immer noch ein künstlerischer Akt – die Schaffung einer Community ist Kunst. Natürlich spiegelt sich meine Handschrift wider, wenn ich dirigiere: Massen, Ecken, Stockhausen, Xenakis… Aber wenn andere dirigieren, ist alles anders.
CLH: Ist EMIQ ein Kollektiv?
Rémy: Nein. EMIQ ist mein Orchester. Ich mache alles: Verwaltung, Plakate, Interviews, Dirigieren, umgekippte Biere aufwischen. Es ist ein persönliches Projekt, das eine Gemeinschaft erzeugt. Dagegen ist „Musique pas d’air“, die Organisation hinter der Improvisationsmusikszene in Québec, ein Kollektiv – wir sind sechs Leute. Aber bei EMIQ entscheide ich.
CLH: Gibt es einen typischen Klang von Québec?
Rémy: Kein Klang, eher einen Kontext. Québec ist durch Performancekunst geprägt: absurde Aktionen, Feuer, lärmende Performances. Das beeinflusst natürlich die Improvisationsmusik. Außerdem ist es die einzige Szene, die ich kenne, in der so viele queere Menschen aktiv sind.
CLH: Und die Geografie?
Rémy: Québec ist eine kunstfeindliche Stadt. Die meisten wohnen in Vororten, arbeiten, schauen Fernsehen. Die Innenstadt ist eine Blase. Aber es gibt eine starke Subkultur, die trotzdem existiert.
CLH: Ist EMIQ wichtig für die Stadt?
Rémy: Für das große Québec? Nein. Für unsere Szene: Ja. EMIQ schafft einen Anlass, sich zu sehen, zu sprechen, gemeinsam etwas zu schaffen. In Québec sind die künstlerischen Kreise wie voneinander isoliert: Theater, Zirkus, bildende Kunst – man begegnet sich selten. In den 90ern gab es eine Zeitung, die alles auf einer Seite aufführte. Jetzt ist Facebook an dessen Stelle getreten – inzwischen muss man dafür bezahlen und so wird es obsolet, es bleibt nichts. Musique pas d’air führt einen Kalender für neue Musik in Québec, aber andere Szenen entgehen mir.
CLH: Ist das Publikum anders als anderswo?
Rémy: Nicht wirklich. Das Publikum für Improvisationsmusik ist immer eine Mischung: jung, alt, akademisch, am Rand. Allerdings, in Québec ist es zu weiß. Meine Stadt war in den 90ern sehr weiß, das hat sich kulturell zum Glück stark verändert. Aber die Musik – improvisiert, klassisch, Rock – hat diesen Wandel nicht mitgemacht. Ich habe an der Geschlechterparität im EMIQ gearbeitet, das hat funktioniert. Bei der kulturellen Vielfalt weiß ich, was zu tun wäre – aber ich habe gerade nicht die Energie dazu.
CLH: Was ist der Zusammenhang zwischen Freiheit und Improvisation?
Rémy: Im EMIQ kann jede Person ihren Input einbringen, aber es bleibt kollektiv. Freiheit heißt Verantwortung. Jede_r ist für den Klang des Ganzen mitverantwortlich, das spürt man stark.
CLH: Welchen der Begriffe würdest du streichen: Komposition, Konzept, Improvisation?
Rémy: Komposition.
CLH: Was vereint und was trennt Improvisierende?
Rémy: Was sie vereint: der Wunsch, nicht allein zu sein. Was sie trennt: das Hochstapler-Syndrom: Jede_r zweifelt an der eigenen Berechtigung, da zu sein.
CLH: Dein Lieblingsgeräusch?
Rémy: Die Natriumdampflampe in einem Tiefgaragenparkplatz. Dieses gelbe Summen … ghzhzhzhzhzh.
CLH: Eine besondere Note?
Rémy: Fis. Auf meinem Cello klingt sie lauter als die anderen. Auf der Gitarre sind zwei offene Saiten über einem Powerchord in Fis der ultimative Grunge-Akkord.
CLH: Ein Intervall?
Rémy: Die große Sekunde. Sie erzeuht eine schöne Reibung. Die kleine Sekunde ist zu klischeehaft „Horrorfilm“. Die große bleibt neutral, statisch, schwebend.
Fred Lebrasseur
CLH: Welcher Klang repräsentiert für dich das Klangbild von EMIQ?
Fred: Ich höre einen langen, frequenzreichen Klang, der sich mit kleinen, vielfältigen, dichten Klängen abwechselt.
CLH: Welche künstlerische Herangehensweise prägt für dich das EMIQ?
Fred: EMIQ wurde von Rémy Bélanger de Beauport gegründet, der es seitdem organisch leitet. Seine Offenheit und sein Wunsch, seine Kunst zu teilen – sowohl mit verschiedenen Musiktypen als auch mit verschiedenen Menschen – prägen das Ensemble. Es spielen dort professionelle Musiker_innen aus experimenteller, improvisierter oder aktueller Musik, aber auch Leute aus Klassik, Jazz, Pop, Rock. Ebenso Musiktherapeut_innen, nicht-professionelle Musiker_innen oder sogar Kinder. Das alles basiert auf Improvisation und ist sehr variabel in der Besetzung – mal fünf, mal 35 Personen.
CLH: Ist EMIQ ein Kollektiv?
Fred: Man könnte sagen, ja. Rémy hat fast immer die Zügel in der Hand – einfach, weil es jemand tun muss. Und er macht das so gut, dass wir ihm gerne vertrauen und er es deshalb weiterhin macht.
CLH: Welches Geräusch ist für dich typisch für Québec?
Fred: Für mich ist es der Klang des großen Schornsteins der Fabrik Daishowa Inc. bzw. Papiers White Birch. Er klingt wie ein gigantisches Didgeridoo. Man hört den sehr tiefen Ton kilometerweit, selbst in einem Tonstudio.
CLH: Beeinflussen Geografie und Gesellschaft hier die Musik von EMIQ?
Fred: Schwer zu quantifizieren, aber ich bin sicher: ja. Künstler_innen aller Sparten beeinflussen und inspirieren sich gegenseitig. Also natürlich auch die Architektur. Aber auch das Umfeld, der kalte und sehr helle Winter, die Nähe zum Fluss, die Mischung aus Stadt und großen Parks wie den Plains of Abraham… Und dass Menschen aus ganz unterschiedlichen musikalischen Hintergründen hier zusammenkommen. Es gibt hier viel weniger hierarchische Strukturen als z. B. in Europa.
CLH: Ist die Arbeit von EMIQ wichtig für Québec?
Fred: Ich finde schon. Insgesamt haben sicher 50 Leute bei EMIQ mitgespielt. Allein für uns Spieler_innen ist es wichtig – es bietet einen verspielten Raum zum Austauschen, Experimentieren, sich begegnen. EMIQ öffnet vielen neuen Musiker_innen Türen, gibt ihnen Erfahrung, Sichtbarkeit und Improvisationswerkzeuge. Und es bereichert die künstlerische Landschaft Québecs – menschlich wie klanglich.
CLH: Ist das Publikum hier anders als anderswo?
Fred: Québec hat weniger Einwohner als Montréal – und bestimmt weniger Impro-Veranstaltungen. Aber ich denke, das Publikum ähnelt sich: eine Mischung aus Szene-Insider_innen und neugierigen, offenen Neulingen.
CLH: Gibt es einen Zusammenhang zwischen der Musik von EMIQ und Freiheit?
Fred: Ja. Die Tatsache, dass so viele Menschen aus unterschiedlichen Richtungen gemeinsam etwas erschaffen, bringt viel Freiheit mit sich. Und Rémy, unser „Guide“, bemüht sich, die Freiheit jedes Einzelnen zu respektieren. Ich persönlich fühle mich hier sehr frei.
CLH: Wenn du einen der Begriffe streichen müsstest – Komposition, Improvisation oder Konzept – welcher wäre es?
Fred: Wahrscheinlich „Komposition“. Auch wenn ich finde, dass Improvisation eigentlich spontane Komposition ist. Aber bei uns geht es mehr um Improvisation und Konzepte.
CLH: Was verbindet und was trennt Improvisierende?
Fred: Die Freiheit, die EMIQ bietet, der Wunsch, spontan zu gestalten, bringt uns zusammen – egal aus welcher Richtung wir kommen. Bei EMIQ kann man kommen oder nicht. Was uns trennt, sind manchmal einfach Terminkalender oder die Lust. Ich spüre bei uns keine großen Trennungen. Bei anderen Ensembles können ästhetische Vorstellungen oder Impro-Stile spalten: manche spielen nur mit Jazz-Profis, andere nur mit Noise-Leuten usw.
CLH: Dein Lieblingsklang?
Fred: Wenn das Radio nicht ganz auf einen Sender kommt, sondern zwei gleichzeitig empfängt. Dabei entsteht manchmal wundervolle Musik.
CLH: Eine besondere Note für dich?
Fred: Die „Brown Note“.
CLH: Ein besonderes Intervall?
Fred: Der Abstand zwischen zwei Arten von Stille – Radiostille und Totenstille.
LUX
CLH: Was ist für dich die klangliche Identität des EMIQ?
Lux: Für mich – ich habe keine große musikalische Ausbildung – geht es um Freiheit, Zuhören und Respekt für die in den Raum gesetzten Klänge. Es gibt etwas sehr Spielerisches, Unkompliziertes. Es ist nicht snobistisch, also sehr offen. Man kann Teil der Musik sein, auch wenn man kein_e große_r Musiker_in ist – solange man zuhört, respektiert, und nicht um jeden Preis glänzen wills. Rémy spricht oft von Vibe – und genau das ist es: Respekt, Freude, Zuhören.
CLH: Ist das ein Kollektiv? Eine Gemeinschaft?
Lux: Es ist ein Ensemble, aber auch irgendwie all das. Menschen mit ganz unterschiedlichen Hintergründen kommen zusammen – aus Liebe zur improvisierten Musik. Für die meisten ist es keine Karriere, sondern eine Leidenschaft. Improvisation ist in Québec noch jung. Die Entscheidungsprozesse sind sehr organisch, es gibt keine strenge Hierarchie.
CLH: Und die Organisation dahinter?
Lux: Es gibt die Organisation Musique Pas d’Air – ein Wortspiel, natürlich – die Künstler_innen rund um EMIQ vereint. Das Ganze ist ein bisschen underground. Rémy macht viel, aber jede_r bringt sich ein. Ich bin erst seit Kurzem Teil von Musique Pas d’Air, aber ich spiele schon seit zwei, drei Jahren mit dem EMIQ.
CLH: Hat Québec für dich einen bestimmten Klang?
Lux: Ja, es ist wie ein urbanes Gedicht. Maschinengeräusche, klirrende Scheiben, ständige Baustellen. Da ist eine Atmosphäre von Bewegung, von beständigem Auf- und Abbau.
CLH: Und die Geografie der Stadt? Der Fluss, die Form?
Lux: Ja, Québec ist wie eine Blase. Nicht ganz geschlossen, aber umhüllt. Das beeinflusst die Energie. Es ist ein Ort des Durchgangs – Musiker_innen halten hier an auf dem Weg zwischen Montréal und Toronto oder wenn sie aus Europa zurückkommen. Musique Pas d’Air bietet manchmal sogar Unterkunft an – sehr punkig, selbstorganisiert, herzlich.
CLH: Ist die Arbeit des EMIQ wichtig für Québec?
Lux: Ich glaube nicht, dass die Stadt das wirklich wahrnimmt. Es ist noch marginal. Aber für die Beteiligten ist es essenziell. Und es beginnt, sich langsam einzuschreiben. Québec ist kulturell eher konservativ, aber das verändert sich. Wenn wir Genres vermischen, Poesie oder Tanz einbeziehen, erreichen wir mehr Menschen. Es wird zur Brücke.
CLH: Und das Publikum?
Lux: Sehr klein, oft ein Kreis von Eingeweihten. Aber es gibt ein wachsendes Interesse. Man muss die Leute mit dem abholen, was sie kennen – und dann zur Improvisation führen.
CLH: Welcher Zusammenhang besteht für dich zwischen improvisierter Musik und Freiheit?
Lux: Das EMIQ wird sehr frei geführt. Gestern war es zum ersten Mal für mich so, dass es eine Art Dirigat gab. Normalerweise ist es Chaos, Spiel. Und in diesem Chaos liegt eine Freiheit. Ein Ziel, das erreicht wird, ohne dass man es merkt. Kindlich – aber nicht kindisch. Einfach frei.
CLH: Wenn du einen der Begriffe streichen müsstest – Komposition, Konzept oder Improvisation?
Lux: Komposition.
CLH: Was verbindet Improvisierende?
Lux: Der Wunsch, Isolation zu durchbrechen. Zusammen zu spielen heißt, aus seiner Blase zu treten, gemeinsam eine Energie zu schaffen – ohne zu werten. Man nimmt einander so, wie man ist, auf Augenhöhe.
CLH: Und was trennt?
Lux: Vielleicht das Denken. Wenn man zu viel denkt, sich vergleicht – dann verliert man die Verbindung. Aber wenn es funktioniert, ist man ganz im Gefühl, im Resonanzraum. Dann gibt es keine Trennung mehr.
CLH: Dein Lieblingsklang?
Lux: Der Moment zwischen heftigem Lärm und Stille. Dieser Übergang, wenn alles stoppt, aber noch nachklingt. Da schwebe ich.
CLH: Eine besondere Note?
Lux: E.
CLH: Ein bevorzugtes Intervall?
Lux: C–E–G. Der einfache Dur-Dreiklang. Auf dem Klavier – schlicht, aber stark.
Raphaël Guay
CLH: Hat das EMIQ für dich ein besonderes Klangbild?
Raphaël: Gute Frage. Ich würde sagen, es geht um klangliche Dichte. Es ist eine kompakte Textur, eine Verdichtung ganz unterschiedlicher Ideen. Das ergibt etwas ziemlich Eigenes.
CLH: Ist es eine Kommune, ein Kollektiv?
Raphaël: Für mich ist es etwas Offenes. Von Anfang an war das so: keine verschlossenen Türen. Ein geteiltes Projekt, das einladend ist.
CLH: Und Rémy – hat er das gegründet?
Raphaël: Ich denke, ja. Am Anfang waren es Gemeinschaftsaktivitäten, offen für alle. Nach und nach wurde daraus ein richtiges Ensemble. Es begann mit Workshops, dann entstanden daraus eigenständige Projekte.
CLH: Siehst du darin eine künstlerische Herangehensweise?
Raphaël: Ja, absolut. Die Identität liegt genau in dieser Mischung – wie erfahrene Musiker_innen auf unerwartete Klänge reagieren. Das ist kreativ und lebendig.
CLH: Und ist das für erfahrene Musiker_innen nicht auch anstrengend?
Raphaël: Nein. Es spielt keine Rolle, von wem ein Klang kommt – jeder Klang ist eine Herausforderung. Meine Aufgabe ist es, ihn zu veredeln, ihm Bedeutung zu geben. Für mich ist das kein Problem. Das Ergebnis verändert sich, aber der Prozess bleibt derselbe.
CLH: Gibt es für dich einen typischen Klang oder eine typische Atmosphäre von Québec?
Raphaël: Ich habe nicht wirklich darüber nachgedacht… aber was mich immer fasziniert hat, ist die Kanone der Zitadelle oben in der Stadt. Wenn sie feuert, fliegen die Vögel auf, und die Kirchenglocken antworten. Das ist wie eine besondere Klangsequenz von Québec.
CLH: Beeinflusst die Geografie die Musik hier?
Raphaël: Vielleicht. Es gibt historisch die Oberstadt – das Bürgertum – und die Unterstadt – das Volk. Und die improvisierte Musik passiert in der Unterstadt. Oben ist es eher klassisch. Das hat sicher Einfluss auf die Orte und wer mitmacht. Diese Trennung ist hier sehr präsent.
CLH: Ist das EMIQ wichtig für die Stadt?
Raphaël: Ja, ich denke schon. Als ich angefangen habe, gab es kein Ensemble dieser Art. Es bringt neue Impulse, vereint Menschen. Früher bestand die Improszene in Québec aus kleinen, isolierten Initiativen.
CLH: Und das Publikum hier – ist es anders als in Montréal oder Rimouski?
Raphaël: Schwer zu sagen. Es sind oft dieselben Leute, die wiederkommen. Es gibt etwas Überschneidung mit anderen Szenen, aber nicht vollständig. Vielleicht überschneiden sich 30 bis 50 %. Die Menschen, die kommen, sind neugierig, offen. Es ist nicht das typische Publikum für zeitgenössische Musik.
CLH: Gibt es für dich eine Verbindung zwischen improvisierter Musik und Freiheit?
Raphaël: Ja. Ich glaube, improvisierte Musik zeigt, dass Freiheit nichts Gefährliches ist. Das ist eine starke Aussage. Manche Menschen können damit nicht umgehen – ich habe Leute gesehen, die gegangen sind, weil sie zu aufgewühlt oder überfordert waren. Aber für jene, die bleiben, bricht es Grenzen auf. Und es zeigt, dass Freiheit eine Gemeinschaft entstehen lassen kann.
CLH: Wenn du einen der Begriffe streichen müsstest – Komposition, Improvisation oder Konzept?
Raphaël: Komposition, denke ich. So wie ich den Begriff verstehe, würde ich den weglassen.
CLH: Was verbindet oder trennt Musiker_innen im EMIQ?
Raphaël: Das Gemeinschaftsgefühl verbindet. Der Wille, etwas gemeinsam zu erschaffen. Was trennt, ist, dass wir alle unterschiedliche Ideen davon haben, was Musik sein soll. Aber genau das macht auch die Vielfalt aus.
CLH: Gibt es manchmal Spannungen?
Raphaël: Ich habe keine wahrgenommen. Vielleicht bin ich naiv, aber ich habe keine Lagerbildung gesehen. Die Menschen hier sind sehr tolerant, finde ich.
CLH: Dein Lieblingsklang?
Raphaël: Ich mag klingende Metalle. Momentan ist das mein Ding. Aber ich habe keinen festen Lieblingsklang.
CLH: Eine besondere Note?
Raphaël: Nein, ich glaube nicht. Ich arbeite eher relativ – ich hänge mich nicht an eine Note.
CLH: Dein bevorzugtes Intervall?
Raphaël: Die kleine Terz. Ich finde, sie wird zu oft übersehen. Mit Glocken ist sie ein instabiles Intervall – mal groß, mal klein. Das erzeugt wunderschöne Farben.
François Paquet
CLH: Hat das EMIQ eine eigene Klangfarbe oder ein bestimmtes Klangbild? Könnte man es auf einer Aufnahme erkennen?
François: Ich denke schon, und das liegt vor allem an der Vielfalt der Musiker_innen. Wir haben Leute mit ganz unterschiedlichen Hintergründen: Free Jazz, Klassik, Rock, Performance, Autodidakt_innen oder hoch ausgebildete Profis. Diese Mischung prägt den Klang wirklich stark. Er verändert sich bei jedem Konzert, weil die Besetzung immer wieder anders ist. Es ist nie dieselbe Gruppe von Menschen, also ist auch die Musik jedes Mal neu und unvorhersehbar.
CLH: Und trotz dieser Vielfalt – ergibt sich daraus eine Identität?
François: Genau das ist die Identität: dass es keine feste Formel gibt. Das macht das Ganze einzigartig.
CLH: Was macht für dich einen guten oder schlechten Abend aus?
François: Ein guter Abend ist einer, an dem man merkt, dass die Musiker_innen wirklich im Dialog sind. Aber selbst ein schwieriger Abend kann wichtig sein – er bringt Fragen und Reflexionen mit sich. Auch das Publikum spielt eine Rolle in dieser Interaktion.
CLH: Was ist für dich die künstlerische Identität von EMIQ?
François: Für mich ist es ein Werkzeug der Öffnung. Es ist inklusiv, es macht improvisierte Musik zugänglich – für Musiker_innen ebenso wie fürs Publikum. Ich sehe es als pädagogisch, im Sinne von „etwas entdecken lassen“, nicht im Sinne eines festgelegten Wissens. Selbst erfahrene Musiker_innen lernen hier etwas.
CLH: Und der kollektive Aspekt?
François: Klar, Rémy ist der Motor des Ganzen, aber es ist offen. Wenn ich ein Projekt unter dem Namen EMIQ organisieren wollte, könnte ich das tun. Und mit Musique pas d’air ist es völlig kollektiv und horizontal organisiert.
CLH: Gibt es für dich einen Klang oder eine Stimmung, die Québec repräsentiert?
François: Kein bestimmter Klang, eher eine Atmosphäre: eine brodelnde Ruhe. Es ist eine kleine Stadt, aber mit viel Kreativität. Es ist nie bedrückend, sondern auf menschlicher Ebene. Und auch geografisch hat die Unterscheidung zwischen Ober- und Unterstadt Einfluss auf die kulturelle Organisation – auch wenn sie langsam verschwindet.
CLH: Ist die Arbeit von EMIQ wichtig für die Stadt?
François: Für die „große Stadt“ ist es eher marginal. Aber für die Community ist es zentral. Es schafft einen Ort der Begegnung, es nährt das soziale wie das musikalische Gefüge.
CLH: Und das Publikum in Québec – ist es anders?
François: Es ist eine kleine, sehr treue Szene. In Québec kennt man sich untereinander. Es gibt eine große Nähe, einen einfachen Kontakt mit dem Publikum, der sehr stark ist. Vielleicht ist es weniger anonym als anderswo.
CLH: Welche Rolle spielt Freiheit in dieser Musik?
François: Sie ist grundlegend. Die Freiheit zu spielen, nicht zu spielen, eigene Regeln vorzuschlagen. Selbst wenn man sich Einschränkungen auferlegt, bleibt das ein Akt der Freiheit. Und das macht diese Musik relevant.
CLH: Wenn du einen der Begriffe streichen müsstest – Komposition, Konzept oder Improvisation?
François: Komposition. Das ist der Begriff, der am wenigsten auf EMIQ zutrifft.
CLH: Was verbindet oder trennt Improvisierende?
François: Zuhören – das verbindet. Und was trennt, ist, wenn zwei musikalische Ideen sich nicht begegnen wollen. Aber auch das kann spannend sein. Trennung ist nicht immer etwas Negatives.
CLH: Dein Lieblingsklang?
François: Ein langer, tiefer, körperreicher Ton… ein Klang mit Substanz.
CLH: Eine besondere Note?
François: D. Das ist die einzige, die ich ohne Bezugston erkennen konnte. Vielleicht wegen Bachs Kunst der Fuge.
CLH: Ein Lieblingsintervall?
François: Die reine Quinte. Ich mag ihre Offenheit, ihre Leere. Und als Gitarrist ist sie ein vertrautes, zentrales Intervall.
MMV2005 (MATHIEU 1, MATHIEU 2, VINCENT)
CLH: Gibt es eine Klangvorstellung von EMIQ, eine Art erkennbare Signatur?
Mathieu 1: Es sind oft viele Leute da, jede_r mit seinem_ihrer Instrument, ohne dass jemand bestimmt, wer was tut. Das ergibt eine besondere Klangfarbe, etwas Unbestimmtes, das davon abhängt, wer an dem Tag dabei ist. Die wechselnden Besetzungen sind Teil dieser klanglichen Identität.
Mathieu 2: Selbst wenn nicht immer dieselben Leute spielen, klingt es trotzdem wie dieselbe Gruppe. Es gibt eine gemeinsame Art zu spielen, ein geteiltes Zuhören. Die Leute wissen, wie sie sich einfügen können.
Mathieu 1: Und es gibt eine große Vielfalt an Teilnehmenden – manche kommen aus der klassischen Musik, andere aus der Popmusik, wieder andere sind Improvisator_innen oder Amateure. Das ergibt ganz verschiedene Texturen – manchmal sehr kontrolliert, manchmal roher oder lo-fi. Ich persönlich nehme gern eine zurückhaltende Rolle ein und lasse mich von dem, was um mich herum passiert, mittragen.
CLH: Erlaubt die Praxis des EMIQ, dass jede_r das einbringt, was sie_er hat?
Mathieu 2: Ja, es sind die Menschen, die EMIQ ausmachen. Wenn ich daran denke, denke ich zuerst an Personen, an Gesichter. Wir spielen nur in diesem Kontext miteinander. Und wenn neue Leute dazukommen, integrieren sie sich ebenfalls schnell – selbst wenn die Wechsel langsam stattfinden. Québec ist ein großes kleines Dorf.
CLH: Ist das Bedürfnis zu experimentieren ein treibendes Motiv?
Mathieu 1: Immer. Auch wenn es nicht ausdrücklich gesagt wird – wir kommen hierher, um Dinge auszuprobieren. Zum Beispiel als wir mit einer projizierten grafischen Partitur gespielt haben, die wir vorher nie gesehen hatten. Man musste sie lesen, improvisieren und Rémy folgen. Sehr experimentell und lehrreich.
Mathieu 2: Wir drei kommen aus den visuellen Künsten. Wir lieben es, uns selbst Regeln zu geben, um die Improvisation anzuregen. Und wir machen das auch weiter mit dem EMIQ. Ich spiele fast nie zweimal dasselbe Instrument. Ich berühre gern alles – so experimentiere ich.
CLH: Ist EMIQ ein Kollektiv mit einer Leitung?
Vincent: In einer großen Gruppe ist es schwer, ohne jemanden, der eine Richtung vorgibt. Jemand wie Rémy hilft mit seinen Interventionen sehr. Er hat das Projekt initiiert, aber die Ausrichtung bleibt offen und frei.
Mathieu 2: Wenn er dirigiert, spürt man, dass er etwas Bestimmtes sucht. Und es ist schön, Teil dieser Suche zu sein.
Mathieu 1: Er kennt die verschiedenen Spielweisen der Leute sehr gut. Selbst wenn jemand anderes die Leitung übernimmt – wie du neulich – ist das spannend. Vorgaben können von überall kommen.
CLH: Gibt es einen typischen Klang von Québec? Eine bestimmte Atmosphäre?
Mathieu 2: Nicht wirklich. Es ist nicht wie in einer großen Stadt mit ständigem Geräuschpegel. Es hängt vom jeweiligen Viertel ab.
Mathieu 1: Vor ein paar Jahren hieß es, Québec sei die Stadt des Metal. Es gab viele Konzerte in kleinen Bars. Das ging eine Zeit lang zurück, aber Leute wie Rémy und andere Kollektive bringen es zurück.
CLH: Ist es wichtig, dass es EMIQ in Québec gibt?
Mathieu 2: Ja. Es schafft Brücken zwischen verschiedenen künstlerischen Szenen. Ohne das bliebe jede_r in seiner_ihrer Blase – Musik, Poesie, bildende Kunst begegnen sich sonst kaum.
Mathieu 1: Es zieht auch Leute mit alternativen Lebensstilen an – vielleicht weniger jene, die im klassischen 9-to-5-Rhythmus leben. Und es erlaubt auch Menschen, die sich nicht trauen, vor großem Publikum zu spielen, mitzumachen.
CLH: Und das Publikum?
Mathieu 2: Meistens sind wir selbst das Publikum! Und unsere Freund_innen. Aber bei größeren Events kommen mehr Leute. Menschen jeden Alters, Neugierige, Stammgäste und Leute aus der Szene.
CLH: Was bedeutet Freiheit in dieser Praxis?
Mathieu 1: Freiheit ist, kommen zu dürfen oder auch nicht. Es gibt keinen Zwang, keinen Ausschluss. Das ist kostbar.
Vincent: Und wenn man kommt, kann man auch einfach zuhören, ein Objekt manipulieren, ein Gedicht vorlesen. Man muss seine Freiheit nicht beweisen. Es ist eine geteilte, nicht demonstrative Freiheit.
CLH: Wenn man einen Begriff streichen müsste – Komposition, Improvisation, Konzept?
Mathieu 1: Komposition!
CLH: Was verbindet Improvisierende?
Mathieu 2: Die Freude am gemeinsamen Moment. Selbst wenn man vorher oder nachher kaum spricht – man teilt etwas. Wie ein Ritual.
Vincent: Es ist wie in die Kirche gehen. Man kommt, spielt, redet ein bisschen, und geht wieder. Das ist die Verbindung.
CLH: Was bringt euch „aus dem Spiel“?
Mathieu 1: Manchmal, wenn jemand zu viel Raum einnimmt. Aber das ist nicht unbedingt negativ. Man muss den Raum leben lassen. Akzeptieren, dass man nicht immer im Zentrum steht.
Vincent: Zu viel Wille oder Kontrolle kann das Zuhören zerstören. Ich mag, wenn zerbrechliche Dinge auftauchen. Klänge, die gerade erst entstehen oder kurz vorm Verschwinden sind.
CLH: Was ist dein Lieblingsklang, aktuell?
Mathieu 1: Im Moment: eine Saite ganz leise anreißen, die Bewegung wiederholen. Wie eine Meditation.
Vincent: Zerbrechliche, prekäre Klänge. Die, die kaum existieren. Mein kleines Nirvana.
Mathieu 2: Die Stille hinter meinem Haus seit meinem Umzug. Eine echte Stille.
CLH: Lieblingsnote oder -klang?
Mathieu 2: E. Einfach, poppig, zugänglich.
Vincent: Eine unbestimmte Note irgendwo auf dem Gitarrenhals. Ein Spielort, mehr als ein Name.
Mathieu 1: Ich liebe die Note, die eine Auflösung andeutet, aber sie nicht bringt. Die, die überrascht.
GGRIL signifie Grand Groupe Régional d’Improvisation Libérée.
Fondé en 2007, GGRIL réunit des musicien·ne·s issu·e·s de parcours variés afin d’explorer collectivement de nouvelles formes d’expression sonore. Son approche artistique oscille entre composition et improvisation spontanée, intégrant souvent des partitions graphiques ou expérimentales.
GGRIL est fondamentalement ouvert à toutes les personnes de la région qui s’intéressent à l’improvisation. De nombreux·ses musicien·ne·s y ont fait leurs premières expériences en improvisation. Cette ouverture de l’ensemble, portée par son fondateur Éric Normand, fait que des musicien·ne·s d’autres villes acceptent de longs trajets pour venir jouer avec GGRIL.
La combinaison d’instruments électroniques et acoustiques, ainsi qu’une grande variété d’influences, caractérise la musique de GGRIL. Fondé à l’origine par Éric Normand, GGRIL reste constamment ouvert à de nouveaux·elles musicien·ne·s. L’organisation de GGRIL est elle aussi de plus en plus portée par des musicien·ne·s aux profils variés. Depuis quelques années, des projets réguliers impliquent des invité·e·s qui proposent des compositions ou des concepts pour l’ensemble.
En 2016 et 2022, l’ensemble a entrepris une grande tournée européenne, collaborant avec des musicien·ne·s, des ensembles et des chef·fe·s renommé·e·s, notamment le Vienna Improvisers Orchestra, Muzzix, Le UN, On Ceim, Omedoc, Le Lobe, Barre Phillips, Emmanuel Cremer et Jean-Sébastien Mariage.
GGRIL est un acteur important de la scène improvisée canadienne et fait partie du collectif artistique Tour de Bras, qui organise des productions, des concerts et des résidences artistiques.
GGRIL (Große Regionale Gruppe Freier Improvisation) (deutsch)
Gegründet im Jahr 2007, vereint die GGRIL Musiker_innen mit unterschiedlichen Hintergründen, um gemeinsam neue Formen des klanglichen Ausdrucks zu erforschen. Der künstlerische Ansatz bewegt sich zwischen Komposition und spontaner Improvisation und bezieht häufig grafische oder experimentelle Partituren mit ein.
GGRIL steht grundsätzlich allen improvisationsinteressierten Menschen aus der Region offen. Viele Musiker_innen haben in GGRIL ihre ersten improvisatorischen Erfahrungen gemacht. Diese Offenheit des Ensembles, die von seinem Gründer Eric Normand ausgeht, führt dazu daß auch Musiker_innen aus anderen Städten lange Anfahrten in Kauf nehmen um mit zu spielen.
Die Kombination elektronischer und akustischer Instrumente, sowie eine große Bandbreite von Einflüssen prägen die Musik von GGRIL. Ursprünglich gegründet von Éric Normand ist GGRIL stets offen für neue Musiker_innen. Auch die Organisation von GGRIL wird immer mehr von unterschiedlichen Musiker_innen getragen. Seit einigen Jahren gibt es regelmäßig Projekte mit eingeladenen internationalen Gästen, die Kompositionen oder Konzepte für das Ensemble einbringen.
2016 und 2022 unternahm das Ensemble eine ausgedehnte Tour nach Europa und arbeitete mit renommierten Musiker_innen, Ensembles und Dirigent_innen wie mit dem Vienna Improvisers Orchestra, Muzzix, Le UN, On Ceim, Omedoc und Le Lobe, Barre Phillips, Emmanuel Cremer und Jean-Sébastien Mariage.
GGRIL ist ist ein wichtiger Akteur der kanadischen Improvisationsszene und Teil des künstlerischen Kollektivs Tour de Bras, das Produktionen, Konzerte und künstlerische Residenzen organisiert.
INTERVIEWS MIT EINIGEN MUSIKER_INNENVON GGRIL
Éric Normand
CLH: Wie ist der typische Klang von GGRIL?
Éric: Irgendwie zwischen Zirkus und Blaskapelle. Es ist laut, kollektiv, ohne das Streben nach Solist_innen. Das ist eine Stärke, manchmal aber auch eine Herausforderung. Die Gruppe ist bunt gemischt, mit professionellen Musiker_innen und anderen ohne formale Ausbildung. Man muss immer eine Balance in der Herangehensweise finden, sonst verliert man Mitglieder. GGRIL entwickelt sich mit den Menschen, die sich einbringen, Projekte vorschlagen und die musikalische Richtung beeinflussen.
CLH: Ist GGRIL ein Kollektiv? Wer ist die Leitung?
Éric: Theoretisch gibt es keine Leiter_innen. In der Praxis aber entstehen durch Entscheidungen Führungsrollen von selbst. Wenn niemand entscheidet, passiert auch nichts. Ich habe diese Rolle zeitweise übernommen, mich dann wieder zurückgezogen. Andere wie Isabelle, Rémy oder Clarisse waren in verschiedenen Phasen stark engagiert. Oft wird der Sound der Gruppe durch künstlerische Entscheidungen geprägt. GGRIL mischt Autodidakt_innen mit klassisch ausgebildeten Musiker_innen, E-Gitarren mit selbstgebauten Instrumenten und klassischen Saiteninstrumenten. Dieser Kontrast ist Teil unserer Identität.
CLH: Gibt es einen typischen Klang von Rimouski?
Éric: Das Meer. Es kann ruhig oder kraftvoll sein. Der Wind und das weiße Rauschen des Winters beeinflussen auch unser Hören. Im Schnee treten manche Frequenzen anders hervor. Diese physischen Klänge berühren mich sehr.
CLH: Spiegelt sich diese Präsenz von Meer und Wind in eurer Musik?
Éric: Ja. Wenn wir im Studio arbeiten, gehen wir raus – und da ist dieses *pfffffffff*. Diese Klänge tragen wir in uns.
CLH: Ist eure Arbeit wichtig für Rimouski?
Éric: Ja, GGRIL existiert seit 20 Jahren und viele Generationen von Musiker_innen sind dabei oder dabei gewesen. Als wir angefangen haben, war das Konservatorium für solche Musik komplett verschlossen. Heute haben sie eine Wahlmöglichkeit mehr.
CLH: Ist das Publikum hier anders als anderswo?
Éric: Im Großen und Ganzen sind es überall etwa 30 Leute. Aber seit COVID ist es schwieriger. In Westeuropa und den USA altert das Publikum, in Osteuropa gibt es noch viele junge Leute. In Rimouski ist es schwerer zu fassen – wir haben viele unterschiedliche Phasen erlebt.
CLH: In kleinen Städten sind die Zuschauer_innen nicht unbedingt so sehr spezialisiert, also offener.
Éric: Ja, das Publikum ist vielfältiger. Es gibt Stammgäste, die oft kommen, aber zu Hause nie solche Musik hören.
CLH: Findest du Unterschiede zum Publikum in anderen Städten?
Éric: Naja, einmal in Helsinki habe ich vor einem rein männlichen, fast ausschließlich weißen Publikum gespielt. Improvisierte Musik ist immer noch ein wenig gemischtes Umfeld, auch wenn es sich langsam ändert.
CLH: Was ist die Verbindung zwischen dem GGRIL und Freiheit?
Éric: Freiheit ist ein großes Wort. Viele denken, Freiheit bedeutet Chaos, aber das Gegenteil ist der Fall: Improvisation erfordert Zuhören und eine Form kollektiver Disziplin. Wahre Freiheit bedeutet, Entscheidungen treffen zu können – nicht einfach irgendwas zu spielen.
Heutzutage denke ich eher in Begriffen von Emanzipation – nicht im Sinne von Selfcare-New-Age, sondern als kollektive Verantwortung und Gleichwertigkeit der Intelligenzen.
CLH: Wenn du einen der drei Begriffe – Komposition, Improvisation, Konzept – streichen müsstest, welcher wäre das?
Éric: Komposition, obwohl wir eigentlich viel komponierte Musik spielen.
CLH: Wo liegt die Grenze zwischen Improvisation und Konzept?
Éric: Sie ist fließend. Wenn wir Spielregeln definieren, schaffen wir einen Rahmen. Es ist wie ein Baseballspiel: Man kennt die Regeln, aber nicht das Endergebnis. Je klarer die Regeln, desto freier kann man sich ausdrücken.
CLH: Was verbindet Improvisator_innen? Und was trennt sie?
Éric: Was uns verbindet, ist die Gewohnheit. Wenn wir mehrere Tage am Stück touren, entsteht eine bestimmte Energie. Früher haben wir monatlich geprobt, jetzt ist es sporadischer. Was uns trennt? Der berufliche Druck. Alle müssen Gagen sichern, Jobs finden, Filmmusik schreiben. Nur aus Freude zu spielen ist selten geworden – außer es gibt Förderungen.
CLH: Was ist dein Lieblingsklang?
Éric: Erstaunlicherweise liebe ich sehr hohe, lang anhaltende Klänge – Sinuswellen oder Piccolos. Sie haben eine physische, fast hypnotische Resonanz.
CLH: Eine besondere Note?
Éric: Für mich als Bassist ist es 60 Hz – das tiefe A der Stromfrequenz. In Australien war’s 50 Hz – das hat mich richtig aus dem Takt gebracht. Ich habe sogar ein Stück über diese Frequenz geschrieben.
CLH: Ein Lieblingsintervall?
Éric: Die verminderte Quinte.
Tom Jacques
CLH: Wie würdest du den Klang von GGRIL beschreiben?
Tom: Gar nicht so leicht… Aber nach zwölf Jahren hat sich so etwas wie ein Konsens entwickelt: Wir versuchen, nicht zu laut zu spielen. GGRIL bewegt sich zwischen Aufregung und Ruhe – mit einem Hauch von Wahnsinn. Es gibt ein aufmerksames Zuhören zwischen den Musiker_innen, den Wunsch, sanft zu spielen und die akustischen Instrumente zu respektieren – auch wenn das nicht immer einfach ist.
CLH: Ist GGRIL ein Kollektiv?
Tom: Ja, aber mit chaotischer – oder sagen wir: gut organisierter anarchischer Struktur. Es gibt Anweisungen, aber man kann sie auch ignorieren. Es gibt keine starre Hierarchie, jede_r findet auf natürliche Weise seinen_ihren Platz. Es ist ein bisschen wie eine Familie – aber eine dekonstruierte Familie. Manche nehmen mehr Raum ein – musikalisch oder organisatorisch.
CLH: Welche Klangbilder sind typisch für Rimouski?
Tom: Für mich ist es der Schnee. Wenn es große Schneemengen gibt, dämpft er den Schall und verändert die Akustik komplett. Das ist einzigartig.
CLH: Beeinflussen Geografie und Gesellschaft in Rimouski deine Musik?
Tom: Für GGRIL weiß ich es nicht genau. Aber für mich persönlich: Da es hier wenig Ablenkung gibt, kann ich mich besser auf meine Kunst konzentrieren.
CLH: Hat GGRIL Einfluss auf Rimouski?
Tom: Ja, es ist ein_e zentrale_r Akteur_in für neue und experimentelle Musik – vor allem für junge Musiker_innen. Es bringt auch Künstler_innen aus der ganzen Welt hierher – was selten ist für eine Stadt dieser Größe in Québec. Ohne GGRIL wäre der Zugang zu solcher Musik viel begrenzter.
CLH: Wie ist das Publikum hier in Rimouski?
Tom: Es gibt ein künstlerisches Publikum – wie überall. Aber hier kommen auch Leute zufällig: weil sie jemanden aus der Gruppe kennen, ein interessantes Plakat gesehen haben oder wir sie in einer Bar getroffen haben. Da es weniger Events gibt als in Großstädten, sind die Gelegenheiten, diese Musik zu entdecken, natürlicher.
CLH: Gibt es eine Verbindung zwischen der Musik von GGRIL und Freiheit?
Tom: Ich denke schon. Ich persönlich fühle mich sehr frei, wenn ich mit der Gruppe spiele. Niemand sagt dir, wie du spielen sollst – außer vielleicht bei der Lautstärke.
CLH: Wenn du einen der Begriffe – Komposition, Improvisation, Konzept – streichen müsstest?
Tom: Komposition. Die Essenz von GGRIL ist die Improvisation. So haben wir angefangen.
CLH: Was verbindet und was trennt Improvisator_innen?
Tom: Die akustischen Instrumente zwingen uns zum Zuhören – das verbindet. Was trennen kann: der Mangel an Projekten.
CLH: Was ist dein Lieblingsklang oder -geräusch?
Tom: Ich mag die Vielfalt der Klänge – aber ehrlich gesagt: Alle Klänge nerven mich irgendwann! (lacht) Wenn ich wählen müsste: Der Gesang der Drosseln.
CLH: Deine Lieblingsnote?
Tom: Keine.
CLH: Dein Lieblingsintervall?
Tom: Mikrotonale Intervalle berühren mich mehr.
Isabelle Clermont
CLH: Wie würdest du die Klangidentität von GGRIL beschreiben?
Isabelle: Für mich ist es wie eine Reihe von „glücklichen Unfällen“: spontan, aber auch organisiert. Ich habe einen visuellen Zugang zu Klang und stelle mir GGRIL wie einen Farbkreis vor, in dem manche Kombinationen leuchtend, andere geheimnisvoll sind. Es ist ein fragiles Gleichgewicht zwischen Chaos und Struktur.
CLH: Was unterscheidet GGRIL von anderen Improvisationsensembles?
Isabelle: Ich bin auch Teil des Ensembles für Improvisierte Musik in Québec (EMIQ) und von SuperMusique in Montréal – das sind drei sehr unterschiedliche Welten. GGRIL hat durch internationale Kooperationen mit Komponist_innen eine große Reife entwickelt, bewahrt aber seine ganz eigene Freiheit.
CLH: Was ist die Verbindung zwischen deinem Spiel und der Freiheit?
Isabelle: Sie ist riesig. Als ich 2018 mit meiner klassischen Harfe zu GGRIL kam, war ich noch schüchtern, unsicher über meinen eigenen Ausdruck. Aber die Gruppe hat mich mit totaler Offenheit aufgenommen, selbst wenn mein Spiel noch zögerlich war. Ich wurde ermutigt, mit Klanginstallationen und ungewöhnlichen Strukturen zu experimentieren. Hier probieren wir gemeinsam aus – wenn etwas heute nicht klappt, dann vielleicht morgen.
CLH: Gibt es einen typischen Klang von Rimouski?
Isabelle: Der Fluss. Das Brechen von Eis. Die Kälte, die wehtut. Man hört das Plätschern der Wellen, aber auch diese kleinen Eisbrocken, die gegeneinanderstoßen. Es ist eine raue, faszinierende Klanglandschaft.
CLH: Beeinflusst die Geografie eure Musik?
Isabelle: Ja, auch unbewusst. Wir leben in großen, weiten Räumen – das zeigt sich in unserer Spielweise: wir lassen Luft, Atem zwischen den Klängen. Nach einer Pause haben wir oft das Bedürfnis, alles auf einmal zu spielen, und müssen uns dann daran erinnern, Raum zu lassen – wie in unserer Landschaft.
CLH: Hat GGRIL einen Einfluss auf die Menschen in Rimouski?
Isabelle: Ja, das Publikum ist treu. Es ist keine einfache Musik, aber die Leute kommen wieder – nicht wegen eines bestimmten Stils, sondern wegen der Erfahrung. Es ist eine Gemeinschaft rund um diese Musik entstanden, eine Art künstlerische Geschwisterschaft, in der alle eine Form von Nahrung finden.
CLH: Wenn du einen Begriff streichen müsstest – Komposition, Improvisation, Konzept?
Isabelle: Komposition.
CLH: Was verbindet und was trennt Improvisator_innen?
Isabelle: Verbunden sind wir durch den Wunsch zu teilen und einander zuzuhören. Improvisation funktioniert, wenn man sich anpasst – nicht wenn man nur „spielen“ will. Was trennt? Manchmal das Ego. Man kann zu sehr im eigenen Kopf sein und den Kontakt zur Gruppe verlieren. In einer großen Gruppe kann eine Geste schnell isoliert wirken. Das ist vorübergehend, aber es schafft Brüche.
CLH: Was ist momentan dein Lieblingsklang?
Isabelle: Tiefe Frequenzen. Je tiefer, je abgründiger, desto mehr berührt es mich. Ich spiele ein Instrument, das sehr hoch klingen kann – aber ich liebe das, was in der Tiefe vibriert, als wäre ich auf dem Meeresgrund.
Gabriel Rochette-Bériau
CLH: Gibt es eine eigene Klangidentität bei GGRIL?
Gabriel: Ja, aber sie ist schwer zu definieren. Sie hat sich im Lauf der Zeit verändert und hängt davon ab, mit welchen Künstler_innen wir zusammenarbeiten. Wir schwanken zwischen einem geräuschhaften Ansatz, beeinflusst von europäischer Improvisation, und einer Offenheit für Melodie – ohne daran gebunden zu sein. Was uns auszeichnet, ist unsere Art zu interagieren und zuzuhören.
CLH: Seid ihr ein Kollektiv?
Gabriel: Ja, aber ein Kollektiv, das sich mit jedem Projekt verändert. Kein Konzert hat genau die gleiche Besetzung. Éric war lange das Zentrum der Gruppe, aber in den letzten Jahren hat er die Entscheidungsprozesse dezentralisiert. Das erfordert kollektives Engagement, was seine Vor- und Nachteile hat.
CLH: Gibt es für dich einen Klang, der Rimouski repräsentiert?
Gabriel: Ja, das Wasser. Aber hier sind die Strände steinig, während sie in meiner Heimat an der Côte-Nord sandig sind. Die Brandung auf den Steinen erzeugt einen härteren, kantigeren Klang. Das verändert die ganze Klanglandschaft.
CLH: Denkst du, die Geografie beeinflusst eure Musik?
Gabriel: Unbedingt. Vielleicht nicht immer bewusst, aber wir sind geprägt von unserer Umgebung. Rimouski ist eine kleine Stadt mit enger künstlerischer Gemeinschaft. Wir begegnen uns, tauschen uns aus, und das spiegelt sich in unserer Spielweise wider.
CLH: Wie wichtig ist GGRIL für Rimouski?
Gabriel: Ich bin überzeugt, dass wir etwas Wesentliches beitragen. Wir suchen keine Anerkennung, aber es gibt echtes Interesse im Publikum. Die Leute wollen verstehen, wie diese Musik funktioniert – wie sie sich ohne Noten entfaltet.
CLH: Ist das Publikum hier anders als in größeren Städten?
Gabriel: Vielleicht. Rimouski ist eine Universitätsstadt, aber in einem menschlichen Maßstab. Es gibt eine ausgeprägte Neugier und Offenheit. Wir spielen auch in Québec und Montréal – die Zuschauer_innenzahlen sind oft ähnlich, trotz der unterschiedlichen Größe. Was sicher ist: Hier wird sehr aufmerksam zugehört.
CLH: Was ist die Verbindung zwischen GGRIL und Freiheit?
Gabriel: Sie ist grundlegend. GGRIL wurde mit der Idee von Freiheit gegründet. Das Wort „libéré“ steckt ja sogar im Namen. Wir wollen uns von herkömmlichen formalen musikalischen Rahmen lösen und unsere eigenen Spielregeln wählen.
CLH: Wenn du einen der Begriffe – Komposition, Improvisation, Konzept – streichen müsstest, welcher wäre es?
Gabriel: Komposition. Wir spielen oft komponierte Werke, aber wir können auch ohne auskommen. Improvisation ist wesentlich, und selbst ohne schriftliche Komposition gibt es immer ein Konzept, das unser Spiel leitet.
CLH: Was verbindet und was trennt die Improvisator_innen bei GGRIL?
Gabriel: Was uns verbindet, ist der Wunsch nach Freiheit. Was uns manchmal trennt, sind unterschiedliche Auffassungen davon. Es gibt keine tiefen Brüche, eher kleine Unterschiede im Zugang zur Musik. Aber diese Differenzen sind meist vorübergehend.
CLH: Was schafft Verbindung zwischen den Musiker_innen?
Gabriel: Zuhören. Ich versuche, ganz offen für das zu sein, was um mich herum geschieht, mich vom Moment leiten zu lassen statt von festen Ideen. Im Idealfall denkt man beim Spielen gar nicht zu viel.
CLH: Was ist im Moment dein Lieblingsklang?
Gabriel: Ein kristalliner, sehr hoher Klang, den ich durch leichtes Anschlagen meines Mundstücks erzeuge. Wenn er gut platziert ist, klingt er wie eine kleine Klangperle im perfekten Moment.
CLH: Eine besondere Note?
Gabriel: Das hohe Fis. Als Posaunist spiele ich gern tief, aber eine schöne, gut platzierte hohe Note ist immer befriedigend.
CLH: Ein Lieblingsintervall?
Gabriel: Die verminderte Quinte. Ich verwende sie oft, um verschiedene harmonische Spannungen zu erforschen.
Olivier D´Amours
CLH: Wie klingt GGRIL?
Olivier: Eine Mischung aus Strenge und Chaos. Es gibt Virtuosität, aber auch eine punkige, geräuschhafte, etwas chaotische Energie. Es ist eine organisierte Unordnung, in der alle ihre Eigenheiten behalten. Niemand wird ausgeblendet – genau das schafft den Zusammenhalt. Wir spielen schon lange zusammen und verstehen uns schnell. Wir haben mit vielen Komponist_innen gearbeitet und können in alle Richtungen gehen. Aber im Kern ist es wie eine aufgetrennte Naht – präzise und zugleich undiszipliniert.
CLH: Ist GGRIL ein Kollektiv? Eine Gemeinschaft? Eine Religion? Gibt es Leiter_innen?
Olivier: Es gibt keine offiziellen Leiter_innen, aber eine künstlerische Leitung. Wir wollen eine anarchische Struktur bewahren – im positiven Sinn. Trotzdem gibt es jemanden, der mehr Entscheidungen trifft als andere.
CLH: Und die künstlerischen Entscheidungen – kommen die aus dem Ensemble?
Olivier: Früher, ja. Vor 2016 haben wir gemeinsam entschieden. Dann kamen die eingeladenen Komponist_innen und die Förderungen – und sie haben die Entscheidungen übernommen. Heute spielen wir hauptsächlich deren Werke. Wir sind mehr Interpret_innen als kollektive Schöpfer_innen geworden. Aber da es weniger Förderung gibt als früher, ist die Zukunft von GGRIL aktuell ein wenig unklar.
CLH: Gibt es durch die Gastkomponist_innen weniger Raum für eure eigene künstlerische Arbeit?
Olivier: Ja. Ich fände es gut, wenn wir mehr selbst komponieren würden. Wir hatten ein Projekt begonnen, „Le Grill par lui-même“, mit sechs Komponist_innen aus dem Kollektiv. Wir warten immer noch auf die Finanzierung für die Fortsetzung. Ich wünsche mir auch, dass wir mehr improvisieren – einfach nur wir. Wir könnten das, wir kennen uns gut, das würde funktionieren. Aber ohne Geld ist das schwierig. Manchmal haben die nicht geförderten Projekte mehr Authentizität, weil die Leute, die bleiben, es aus reiner Leidenschaft tun.
CLH: Gibt es in Rimouski einen besonderen Klang?
Olivier: Ja. Es gibt hier viele ausgebildete Musiker_innen in allen Stilrichtungen. Es ist eine kleine Stadt, aber mit viel Raum. Wir haben das Glück, nah beieinander zu leben und miteinander zu proben. Spontane Musik ist normalerweise ein Großstadtphänomen. Hier bekommt sie eine menschlichere Dimension.
CLH: Denkst du, die Geografie beeinflusst eure Musik?
Olivier: Ja. Der Horizont, der Fluss – das wirkt sich aus. Und sozial gesehen: Die Menschen haben mehr Raum, Häuser, in denen man sich treffen und spielen kann. Wir sind nicht eingeengt durch Platzmangel.
CLH: Und wie klingt Rimouski?
Olivier: Der Zug, der die Stadt durchquert, irgendwie ohne richtigen Grund. Er blockiert alles, man hört ihn überall. Das ist ein wichtiger Klang.
CLH: Ein Klang der Passage?
Olivier: Ja. Genauso wie die Schneepflüge in der Nacht. Das ist eine ganz eigene Klanglandschaft hier.
CLH: Hat GGRIL Bedeutung für Rimouski?
Olivier: Nein, wir sind sehr randständig. Die Leute wissen, dass wir existieren, aber sie verstehen nicht wirklich, was wir tun. Sie sind überrascht, wenn wir sagen, dass wir in Europa spielen. Dann heißt es: „Ach, ihr müsst ja gut sein!“ – aber sie haben uns nie gehört. GGRIL ist eine kleine eigene Welt.
CLH: Ist das Publikum hier anders als in anderen Städten?
Olivier: Vielleicht etwas vielfältiger. In Rimouski sind 30 bis 40 Personen ein gutes Publikum. In Montréal ist es ähnlich. In Toronto vielleicht etwas weniger. Aber meist sind es dieselben Leute. Manche kommen einmal und nie wieder – das ist normal.
CLH: Ist Freiheit wichtig für euch?
Olivier: Ja, unbedingt. Sie steckt sogar im Namen: GGRIL – Grand Groupe d’Improvisation Libérée. Ich würde gern öfter Komposition und völlige Freiheit mischen. Improvisation erlaubt es, im Moment zu sein – das ist das Starke daran.
CLH: Wenn du einen der Begriffe – Komposition, Improvisation, Konzept – streichen müsstest?
Olivier: Komposition.
CLH: Was verbindet die Improvisator_innen von GGRIL? Und was kann sie trennen?
Olivier: Wir sind ziemlich verbunden – das überrascht oft. Was trennt? Meistens Lautstärke: wenn jemand zu laut spielt. Aber im Allgemeinen funktioniert es durch Konsens. Wenn eine Idee gut ist, bleibt sie von selbst bestehen.
CLH: Eine leichtere Frage: Was ist dein Lieblingsklang?
Olivier: Im Moment mag ich präparierte Gitarre – mit Objekten zwischen den Saiten, zum Beispiel einem Zahnstocher. Das ergibt interessante Klänge. Es verändert die Resonanz. Ich mag auch Effekte, die sofort wieder verschwinden, sobald man den Knopf loslässt. Aber nicht zu viel – nur in Mikro-Dosen.
CLH: Man muss also dosieren, wie bei einer Droge?
Olivier: Genau.
CLH: Eine besondere Note für dich?
Olivier: Das E – weil es die erste und letzte leere Saite ist. Ein Orientierungspunkt.
CLH: Lieblingsintervall?
Olivier: Kein spezielles – aber ich mag alternative Stimmungen. Das eröffnet neue Möglichkeiten.
Pascal Landry
CLH: Gibt es eine eigene Klangidentität bei GGRIL?
Pascal: Ja – in der Vielfalt der Klangfarben und in der Reaktionsfähigkeit der Gruppe. Durch die vielen Jahre gemeinsamer Arbeit und die Kooperationen mit externen Komponist_innen haben wir eine große klangliche Bandbreite entwickelt. Wir können sehr leise spielen, was in einem großen Improvisationsensemble selten ist. Unsere Interaktionen sind oft für das Publikum kaum wahrnehmbar, verändern aber die Musik tiefgreifend. GGRIL hat nicht eine spezifische Klangidentität, sondern eine Vielzahl von Ansätzen.
CLH: Ist GGRIL ein Kollektiv? Gibt es Leiter_innen?
Pascal: Die Leitung verändert sich mit der Zeit. Éric Normand hatte von Anfang an eine zentrale Rolle – vor allem bei der Organisation von Konzerten und Kooperationen. Heute sind manche Aufgaben verteilt und werden auch bezahlt. Früher haben wir monatlich geprobt – das hat den Gemeinschaftsaspekt gestärkt. Jetzt proben wir unregelmäßiger, und die Energie des Kollektivs hängt vom Engagement der Einzelnen ab.
CLH: Gibt es einen typischen Klang von Rimouski?
Pascal: Schwer zu sagen – ich komme ja nicht von hier. Aber der Klang von GGRIL ist mit dem von Rimouski verbunden. Die Musikszene hier ist kleiner als in Berlin oder Köln, daher ist jede Stimme stark und erkennbar. Der Sound ist eklektisch und durch diese Vielfalt vereint.
CLH: Wird GGRIL vom Umfeld beeinflusst?
Pascal: Ja, absolut. Es zieht ein vielfältiges Publikum an – nicht unbedingt Musiker_innen, aber neugierige Menschen. Die Gruppe ist tief in der Stadt verankert. Der Name zeigt das schon: *Grand Groupe Régional d’Improvisation Libérée*. GGRIL versteht sich als Ensemble aus der Region – mit starker Identität, die bis nach Québec und darüber hinaus wirkt.
CLH: Das Publikum in kleinen Städten ist manchmal offener für Experimente…
Pascal: Genau. In großen Städten erwartet das Publikum oft einen bestimmten Stil. Hier kommen die Leute aus Neugier, ohne feste Erwartungen. Sie hören offen zu und reagieren frei – ohne die Musik durch eine akademische Brille analysieren zu wollen.
CLH: Was ist die Verbindung zwischen GGRIL und Freiheit?
Pascal: Für mich war GGRIL eine echte Befreiung. Ich komme aus der Klassik und dem Jazz – die experimentelle Improvisation hat mir eine ganz neue Welt eröffnet. Als ich diese Musik entdeckte, dachte ich, sie sei nur etwas für Europäer. Mit GGRIL zu spielen hat mir gezeigt, dass ich dazugehöre. Freiheit heißt auch, das eigene Instrument neu denken zu dürfen.
CLH: Wenn du einen Begriff streichen müsstest – Komposition, Improvisation, Konzept?
Pascal: Komposition. Denn ein gutes Konzept enthält schon Komposition.
CLH: Was verbindet und was trennt Improvisator_innen?
Pascal: Das gemeinsame Spielen verbindet uns. Aber der Alltag trennt – Arbeit, Entfernungen, Verpflichtungen. Doch auch Trennung kann zusammenschweißen: Wenn jemand eine Struktur durchbricht, zwingt das die Gruppe zur Reaktion – und zum gemeinsamen Neuschaffen.
CLH: Was ist dein Lieblingsklang?
Pascal: Etwas Tiefes und Dichtes – wie in Metal oder elektroakustischer Musik.
CLH: Gibt es für dich eine besondere Note?
Pascal: Nicht unbedingt – aber ich mag die kleine Sexte.
Robert Bastien
CLH: Was ist das klangliche Bild oder die Signatur von GGRIL?
Robert: Schwer zu sagen. Es gibt natürlich eine Art Sound, aber er ist nicht immer wiedererkennbar. Er ist nicht so strukturiert wie bei einem Ensemble wie SuperMusique. GGRIL ist beweglicher, fließender, weniger festgelegt. In den Proben spielen wir oft eine Idee fünfmal – und in der Aufführung ist sie dann ganz anders. Zuhören ist zentral.
CLH: Und der künstlerische Zugang? Ist das eine Mischung aus euren eigenen Ideen und denen der eingeladenen Komponist_innen?
Robert: Ja. Manche bringen sehr ausformulierte Partituren mit, andere lassen mehr Spielraum. Ich fühle mich mit grafischen Partituren wohl, aber nicht mit klassischem Notenlesen. Einige Komponist_innen ermöglichen eine echte Mischung aus ihren Intentionen und unserem Zugang.
CLH: Ist GGRIL ein Kollektiv? Eine Gemeinschaft?
Robert: Ja, ein sehr offenes Kollektiv. Es gab nie Kriterien für den Einstieg. Schon 17-Jährige sind gekommen und haben mitgespielt. Es ist ein lebendiger Organismus, eine Art musikalisches Ungetüm. Alle waren willkommen – ohne Vorspiel oder Prüfung.
CLH: Und Rimouski – hat die Stadt einen typischen Klang?
Robert: Die Menschen sind sehr höflich – das ist ein spürbarer Unterschied zu Montréal. Wenn ich aber einen Klang benennen müsste: der Wind am Flussufer.
CLH: Denkst du, die Geografie beeinflusst die Musik?
Robert: Ja – aber sehr subtil.
CLH: Ist die Aktivität von GGRIL wichtig für Rimouski?
Robert: Wir spielen oft im „Paradis“, einem sehr alten und lebendigen Ort hier. Manche Leute kommen schon seit fünfzehn Jahren zu unseren Konzerten. Sind wir wichtig? Ich weiß nicht – aber wir sind da. Wir existieren.
CLH: Und das Publikum hier – ist es anders?
Robert: Oft sind es Künstler_innen oder Kunsthandwerker_innen. Aber ehrlich gesagt: Ob in Moncton, Montréal oder anderswo – ich habe nie große Unterschiede gesehen. Was mich beeindruckt hat: GGRIL bricht etablierte Strukturen auf. Zum Beispiel wurde ein stark hierarchisch organisiertes Orchester in Frankreich völlig aus dem Konzept gebracht, als es mit uns gespielt hat. Das hat etwas Neues entstehen lassen.
CLH: Wie ist der Zusammenhang zwischen eurer Musik und Freiheit?
Robert: In GGRIL fühle ich mich wie ein Handwerker. Ich habe nicht mehr diesen Leistungsdruck wie früher, als ich formelle Musik gemacht habe. Jetzt reagiere ich auf Impulse, tue mein Bestes – das reicht.
CLH: Wenn du einen der Begriffe – Komposition, Improvisation, Konzept – streichen müsstest?
Robert: Komposition. Das ist zu einengend.
CLH: Was verbindet die Improvisator_innen?
Robert: Zuhören, Blickkontakt. Das schafft Verbindung auf der Bühne.
CLH: Und was trennt sie?
Robert: Vielleicht das Ego – aber das ist komplex. Ego ist kein Problem, solange es nicht andere unterdrückt. Was mich stört, ist, wenn jemand eine sehr enge Ästhetik durchdrückt, die andere ausschließt.
CLH: Dein Lieblingsklang im Moment?
Robert: Der Wind am Flussufer – in Saint-Fabien-sur-mer oder im Bic-Park. Er kommt in Wellen – mal intensiv, mal sanft.
CLH: Eine besondere Note?
Robert: Keine
CLH: Ein Lieblingsintervall?
Robert: Auch keines.
Alexandre Robichaud
CLH: Gibt es einen Klang, der für GGRIL typisch ist?
Alexandre: Ich weiß nicht, ob es einen klar definierten Sound gibt – aber auf jeden Fall eine gemeinsame Spielweise: kollektive Energie, die Bereitschaft zur Reaktion, ein Sinn für Timing. Wenn ich etwas spielen möchte, mache ich es nicht einfach – ich horche erst in die Gruppe. Das ist das Gegenteil von Ego-Musik. Und genau das macht GGRIL aus.
CLH: Ist GGRIL ein Kollektiv?
Alexandre: Ja. Es ist mehr als eine Gruppe – eine Familie. Ich habe dort die besten musikalischen Erfahrungen meines Lebens gemacht. Ich kam als Autodidakt, ohne musikalische Ausbildung – und die Gruppe hat mich nie ausgeschlossen. Ich wurde von Anfang an als Gleicher behandelt. Man wird nicht gewertet nach dem, was man kann, sondern nach dem, was man beiträgt.
CLH: Gibt es einen Klang, der Rimouski repräsentiert?
Alexandre: Der Nebelhornklang. Wenn du in Rimouski aufgewachsen bist, ist dieser Klang ein Teil deiner DNA. Er ist da – in der Musik, in den Bewegungen, in der Seele.
CLH: Beeinflusst die Geografie die Musik?
Alexandre: Ja. Rimouski liegt in der Provinz – weit weg von Montréal oder Québec. Das bringt eine gewisse Bescheidenheit mit sich, aber auch eine große Nähe unter den Menschen. In der Provinz ist das Publikum nicht spezialisiert – und das ist gut so! Die Leute hören einfach mit offenem Geist zu.
CLH: Ist GGRIL wichtig für Rimouski?
Alexandre: Absolut. Ich bin überzeugt, dass GGRIL vielen Musiker_innen Türen geöffnet hat. Für mich war es ein Weg zur Emanzipation, ein Ausweg aus dem System. Hier konnte ich meine Stimme finden. Und wenn du in Rimouski improvisieren willst – dann landest du automatisch bei GGRIL.
CLH: Ist das Publikum hier anders als in Montréal?
Alexandre: Ja – hier ist das Publikum oft durch persönliche Beziehungen zur Musik gekommen. In Montréal ist es eher professionell – hier menschlicher. Man spürt das Zuhören, die Aufmerksamkeit. Das ist wunderschön.
CLH: Wenn du einen der Begriffe – Komposition, Improvisation, Konzept – streichen müsstest?
Alexandre: Komposition. Improvisation ist das Zentrum. Aber ich würde auch den Begriff Konzept gern in Frage stellen. Ich improvisiere lieber mit dem Herzen als mit dem Kopf.
CLH: Was verbindet und was trennt Improvisator_innen?
Alexandre: Die gemeinsame Geschichte verbindet. Wenn du über Jahre zusammenspielst, verstehst du einander – selbst wenn du die Person privat nicht gut kennst. Und was trennt? Vielleicht das Ego. Oder wenn jemand sich nicht öffnen will.
CLH: Dein Lieblingsklang?
Alexandre: Ich liebe atmende Klänge. Klänge, die sich entwickeln wie ein Hauch – lebendig, wie ein Wesen.
CLH: Deine Lieblingsnote?
Alexandre: Das tiefe B – die letzte Note auf meinem Instrument. Wenn ich sie spiele, schwingt mein ganzer Körper mit.
CLH: Lieblingsintervall?
Alexandre: Die Quarte. Sie gibt mir ein Gefühl von Öffnung und Gleichgewicht.
Carl Ludwig Huebsch: „From the point of view as a listener Philip, how do you tell whether an improvisation is good or not?“
Phillip Greenlief: „Well, perhaps it’s easier to say what isn’t good than what is good. It’s hard to describe these things – but if the person playing seems in their head and self-possessed and not really thinking about the room – that’s not a good thing. But just when it’s good, I stop thinking. I’m just listening“
Huebsch: „What makes you feel good about contemporary improvisation?“
Greenlief: „When I’m listening to a great improviser, I just lose track of myself and my thinking. I’m not analyzing anything. I’m not saying ‘oh, they just did that again‘. I’m not arguing with the performance in my head. It’s communicating to me and I’m listening and I’m open and receptive. Sometimes it’s you, you can be tired and your mind just doesn’t want to pay attention. I think that’s the case with any art form, whether it’s a movie or a novel, or a painting in a gallery. „PHILLIP GREENLIEF“ weiterlesen
Carl Ludwig Hübsch: „Aurora, how do you tell whether an improvisation is good, from the point of view as a listener?“
Aurora Josephson: „I know an improvisation is good if I feel that I am in good hands; that the improvisers have the experience needed to keep not only my attention, but the attention of the entire audience, including those who have never heard an improvisation before. I believe this can happen with less experienced improvisors who have extensive training, but a bulk of the best improvisations I have heard have originated from players with over twenty years of experience improvising constantly.
I know the improvisation is good when I no longer think about the music in the context of improvisation, but as a stand-alone piece of music which transcends all musical genres.“
Huebsch: „Those ones who have practiced for more than 20 years raise your expectations. But in a concrete situation of music, are there any parameters for you which determine whether you don´t like what you hear?“
Josephson: „I would say when it is obvious someone is not listening, when people play over one another, when you…“